Les bombardements israéliens ont repris vendredi du côté de la frontière libano-israélienne après un calme précaire qui a prévalu dans la nuit de jeudi à vendredi. Parallèlement, les combats continuent dans la bande de Gaza, notamment autour de l’hopital al-Chifa. De son côté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué qu’Israël comptait bien mener une opération dans la ville de Rafah, à l’extrême sud de la bande de Gaza, même si les États-Unis, leurs alliés historiques, devaient ne pas les soutenir.
Au 168e jour de la guerre entre le Hamas et Israël, les bombardements israéliens ont repris vendredi 22 mars du côté de la frontière libano-israélienne après un calme précaire qui a prévalu dans la nuit de jeudi à vendredi. L’armée israélienne a en outre ciblé des maisons dans les localités de Khiam et Aït al-Chaab, mais également d’autres localités du sud du pays comme Kfar Kila, Tallet Hamames et Odaisseh.
Opération dans l’hopital al-Chifa
Sur le terrain dans la bande de Gaza, les affrontements ne connaissent aucun répit, notamment dans et autour de l’hôpital al-Chifa (le plus grand hôpital de l’enclave palestinienne), où l’armée israélienne a affirmé avoir tué plus de 150 combattants palestiniens et arrêté des centaines de suspects depuis le début de la semaine.
En lien avec le conflit à Gaza, sept soldats israéliens été blessés vendredi près de Dolev, une colonie de Cisjordanie située au nord-ouest de Ramallah, lors d’une attaque contre un bus. Le tireur, palestinien, a été tué.
Israël a par ailleurs annoncé s’approprier quelque huit-cents hectares de terre dans la vallée du Jourdain, les déclarant « terres d’État », ce qui signifie qu’elles peuvent désormais être utilisées pour des projets de développements. Une annonce effectuée alors que le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrivait en Israël à l’occasion d’une nouvelle tournée diplomatique dans la région. Ce dernier devait insisté sur l’urgence d’accroître l’aide humanitaire à Gaza. « De plus en plus d’aide arrive, mais cela ne suffit pas. J’ai souligné qu’Israël devait en faire une priorité », a écrit Antony Blinken sur son compte X (ex-Twitter).
I met with Prime Minister Netanyahu and the Israeli War Cabinet in Tel Aviv to discuss efforts to get more aid into Gaza and get hostages out.
— Secretary Antony Blinken (@SecBlinken) March 22, 2024
More aid is getting in, but it’s not enough. I emphasized that Israel must make this a priority. pic.twitter.com/gw0tp9VvzB
Offensive à Rafah… même sans soutien américain
Sur le front diplomatique, la Russie et la Chine ont mis leur véto à une résolution américaine soulignant la « nécessité d’un cessez-le-feu immédiat » à Gaza. L’ambassadeur russe a notamment dénoncé un texte « hypocrite » qui n’appelle pas directement à faire taire les armes. La France reste de son côté déterminée à trouver un accord au Conseil de sécurité des Nations unies. La Chine avait cependant indiqué plus tôt dans la journée soutenir les efforts du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait savoir vendredi au chef de la diplomatie américaine qu’Israël comptait bien mener une offensive à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza (à la frontière avec l’Égypte), même si les États-Unis devait ne pas les soutenir.
I also said that we have no way to defeat Hamas without entering Rafah and eliminating the remnant of the battalions there. I told him that I hope we would do this with US support but if necessary – we will do it alone.
— Prime Minister of Israel (@IsraeliPM) March 22, 2024
Antony Blinken a de son côté écrit sur son compte X (ex-Twitter) : « Nous avons les mêmes objectifs qu’Israël : la défaite du Hamas. Mais une opération terrestre majeure à Rafah n’est pas le moyen d’y parvenir. La semaine prochaine, je rencontrerai à nouveau des responsables israéliens à Washington pour discuter d’une autre manière d’atteindre cet objectif. »