En une journée, l’armée israélienne a « neutralisé des dizaines de milliers de roquettes et de munitions », a affirmé le ministre de la Défense, Yoav Gallant, estimant que le Hezbollah vivait sa « semaine la plus difficile depuis sa création » en 1982.
Les intenses frappes israéliennes contre le Hezbollah ont fait 492 morts lundi au Liban, parmi lesquels 35 enfants, selon le ministère de la Santé. C’est la journée la plus meurtrière en près d’un an d’échanges de tirs entre les deux parties en marge de la guerre à Gaza.
Les habitants des zones touchées se sont déplacés vers des zones plus éloignées et certaines mosquées de Baalbeck-Hermel ont ouvert leurs portes pour accueillir les déplacés. Les hôpitaux de la région ont accueilli les blessés et les morts.Les médias israéliens ont annoncé, ce matin, que les sirènes retentissaient dans le nord d’Israël, avertissant de l’arrivée de roquettes en provenance du Liban en direction de plusieurs villes et communautés.Des alertes sont entendues dans des communautés et des villes de Galilée et près de Haïfa.
Les ripostes du Hezbollah
Pour sa part, le Hezbollah a annoncé dans une série de communiqués avoir bombardé, trois fois de suite, mardi à l’aube, l’aéroport militaire de Meggido à l’ouest d’Afula avec des salves de roquettes Fadi 1 et Fadi 2. La formation pro-iranienne a aussi revendiqué avoir ciblé une usine de matériaux explosifs dans la région de Zakhroun, située à 60 km à l’intérieur d’Israël, avec une salve de roquettes Fadi 2.
Ils ont également visé la base et l’aéroport de Ramat David avec une salve de roquettes Fadi 2.
Selon les médias israéliens, Benjamin Netanyahou aurait déclaré à son Conseil des ministres que son objectif est de dissocier les fronts du Liban et de Gaza. Il a aussi déclaré que la pression militaire sur le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, pourrait favoriser un accord d’échange (de prisonniers).
Au total, l’opération « Northern Arrows » (Flèches du Nord) a frappé dans la journée « environ 1.600 cibles terroristes dans le sud du Liban et dans la vallée de la Bekaa », a-t-elle détaillé dans la nuit, soulignant que des « centaines de cibles du Hezbollah » avaient encore été frappées « ces dernières heures ». Dans une vidéo, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a recommandé en fin de journée aux Libanais de « s’éloigner des zones dangereuses » dans l’attente de la fin de « l’opération ».Son homologue libanais, Najib Mikati, a dénoncé « un plan de destruction » de son pays, où les écoles resteront fermées mardi.
« C’est une catastrophe, un massacre », affirme à l’AFP Jamal Badrane, un médecin de l’hôpital du Secours populaire à Nabatiyé, une ville du sud. « Les frappes n’arrêtent pas, ils nous ont bombardés alors qu’on retirait des blessés », dit-il. Des milliers de familles ont fui les zones bombardées, selon le ministère de la Santé.Des déplacés du sud ont afflué dans la capitale et à Saïda, accueillis dans des structures d’accueil, ont constaté des photographes de l’AFP.
Inquiétudes internationales
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, est « très sérieusement inquiet » du nombre de victimes civiles dans le sud et l’est du Liban, pilonnés par l’armée israélienne, a indiqué lundi son porte-parole, au moment où la communauté internationale redoute que cette escalade entre Israël et le puissant Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran, n’entraîne la région dans une spirale incontrôlable.
Depuis New York, où se tient l’Assemblée générale de l’ONU, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé, lundi, que Paris demandait la convocation d’une « réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur le Liban cette semaine ». « Nous sommes au bord d’une guerre totale », s’est pour sa part alarmé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
Avec AFP