Benjamin Netanyahou ne se prive pas d’espérer publiquement sur tous les tons qu’un jour proche l’Arabie Saoudite signera la paix avec Israël et intègrera les Accords d’Abraham.
Les accords d’Abraham sont deux traités de paix signés à la fin de l’année 2020, entre Israël et les Émirats arabes unis d’une part et entre Israël et Bahreïn d’autre part. Ces traités représentent en soi une rupture géopolitique. Pas parce les Émirats arabes unis et Bahreïn – après l’Égypte en 1978 et la Jordanie en 1994 – ont normalisé leurs relations diplomatiques avec l’État hébreu. La rupture géopolitique vient du fait qu’il s’agit d’un rapprochement entre pays arabes et Israel contre un ennemi musulman commun, l’Iran qui n’a jamais caché ses ambitions hégémoniques sur le Moyen Orient. La deuxième rupture vient du fait que, dans le nouveau contexte d’alliance contre l’Iran, la question palestinienne a cessé d’être centrale au Moyen Orient.
Les Palestiniens hors jeu pour Ryad
En novembre, à l’initiative de l’Institut juif pour la sécurité nationale en Amérique (JINSA), une délégation d’ex-hauts responsables de la sécurité nationale américaine s’est rendue en Arabie saoudite. Début janvier, le chercheur principal du JINSA, John Hannah a publié un rapport sur les conclusions de la délégation. Si l’on en croit ce compte rendu de John Hannah, les Saoudiens sont prêts à faire la paix avec Israël. Les conditions qu’ils y mettent n’ont rien à voir avec d’éventuelles concessions territoriales aux Palestiniens. Seul compte l’accord des États-Unis.
John Hannah a cité un haut responsable saoudien:« Il est logique pour nous de normaliser avec Israël. Nous partageons les mêmes menaces, ennemis et alliés. Mais ce sera difficile parce que depuis 50 ans, nous avons rempli la tête des gens avec la haine d’Israël. Nous avons encore des extrémistes. Ils vont nous attaquer. Les Iraniens vont attiser l’instabilité. Notre économie pourrait en souffrir. Notre position en tant que leader du monde islamique pourrait en souffrir. Les risques sont réels. Nous sommes prêts à les accepter, mais nous avons d’abord besoin de plusieurs choses de la part des États-Unis pour nous aider à équilibrer les risques. »
Les demandes exprimées par les Saoudiens
Premièrement : un accord écrit qui engage les États-Unis à garantir la sécurité du royaume saoudien et qui définit un partenariat stratégique entre l’Amérique et le royaume des Saoud.
Deuxièmement : aussi étrange que cela paraisse, l’Amérique a fait du Qatar l’un de ses alliés majeurs non-membre de l’OTAN. Les Saoudiens réclament un statut similaire.
Troisièmement : Les Saoudiens demandent aux États-Unis leur aide dans le développement d’une filière nucléaire civile.
Selon John Hannah, les Saoudiens seraient prêts à signer un accord de paix avec Israël dans la foulée d’un accord par lequel les États-Unis s’engageraient sur les trois points précités.
Mahmoud Abbas, l’obsession de Joe Biden
Le problème est que l’administration Biden ne donne pas le sentiment d’être ravie à l’idée d’une reconnaissance saoudo-israélienne. La semaine dernière, le secrétaire d’État Anthony Blinken a participé à un sommet des États membres des accords d’Abraham à Abu Dhabi. Il a réitéré le mantra de l’administration Biden depuis le premier jour : « les Palestiniens d’abord ». Blinken, le conseiller du département d’État Derek Chollet et le porte-parole du département d’État Ned Price semblent plus préoccupés de Mahmoud Abbas, président de l’Autorité Palestinienne que de la menace iranienne et d’un accord de paix entre Israël et l’Arabie saoudite.
Israël et les Saoudiens pensent que l’urgence est d’empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire mais Joe Biden ne désespère toujours pas de parvenir à un accord sur le nucléaire avec les ayatollahs.
Si les Etats Unis persistaient à mépriser leurs alliés traditionnels pour mieux faire ami-ami avec l’Iran, un pays qui les considère comme le Grand Satan et l‘ennemi suprême à abattre, nul ne peut imaginer le désordre que l’Oncle Sam pourrait générer au Moyen Orient.
Caroline Bright
Si les saoudiens font ça ils risquent de se retrouver avec des attentats dans leur propre pays. Il faut comprendre que Jérusalem pour les musulmans n’est pas négociable. Si ils font ça ils perdront le soutien de tous les pays musulman. la seule façon que ce rapprochement.se fassent il faut inclure les palestiniens et Jérusalem-Est. Sinon c’est mort, si mon avis est pas que le mien.