Les avions de chasse russes ont à plusieurs reprises volé dangereusement près des chasseurs américains et au-dessus des forces américaines en Syrie
Russes et Américains ont des troupes en Syrie. Et l’hostilité qui les anime en Ukraine se reproduit en Syrie. L’Etat major américain au Moyen Orient se plaint aujourd’hui ouvertement des opérations d’intimidation que les avions de chasse et les drones russes mènent envers les forces américaines en Syrie. Les Etats Unis craignent un mauvais enchaînement, une maladresse qui pourraient entrainer un conflit ouvert entre les deux superpuissances militaires.
Des accords de non belligérence existaient entre les deux pays sur le terrain syrien, mais il semble que les règles ne tiennent plus. Au cours des deux derniers mois, des avions de combat russes armés ont violé à plusieurs reprises l’espace contrôlé par les chasseurs à réaction américains au-dessus de la Syrie.
« Il y a une sorte d’erreur de calcul, un manque de professionnalisme que je n’ai jamais vu dans l’armée de l’air russe auparavant » a déclaré le lieutenant-général Alexus Grynkewich, chef du Commandement central de l’US Air Force (CentCom).
Pendant près d’une décennie, les États-Unis et la Russie ont maintenu un pacte de non-agression en Syrie, alors que les deux nations étaient chacune dans un camp opposé pendant la guerre civile du pays. Les deux pays ont même mis en place une hotline qu’ils utilisent pour éviter les erreurs de calcul lorsque l’un ou l’autre mène des opérations militaires en Syrie.
Le général Grynkewich a déclaré que depuis le 1er mars, les forces russes ont violé l’accord plus de 60 fois. Les jets russes ne volent plus à distance, mais s’approchent à moins d’un demi kilomètre des avions américains. Quand les Américains protestent sur la hotline, les Russes réaffirment leur droit à mener des opérations ou bon leur semble.
Les craintes d’un affrontement meurtrier se sont accrues le mois dernier lorsqu’un chasseur à réaction russe a endommagé un drone américain en mer Noire .
Les forces russes ont permis à Bashar al-Assad de reprendre le contrôle d’une grande partie du pays en repoussant les rebelles qui ont tenté de le renverser au printemps 2011. Le Pentagone a mené une campagne de courte durée en 2014 pour armer les forces anti-Assad et a mené un effort plus intense contre l’État islamique qui occupait de grandes parties de la Syrie.
Les quelques 900 soldats américains présents en Syrie sont dispersés sur plusieurs bases dont une, dans le sud du pays, qui a été la cible des milices pro-iraniennes dans la région.