Des dizaines de manifestants se sont attaqués mardi matin à Kinshasa, en République démocratique du Congo, aux enceintes diplomatiques de la Belgique, des Etats-Unis et de la France. Les ambassades du Rwanda et d’Ouganda ont également subi la colère des manifestants qui ont parfois tenté d’incendier les bâtiments au moyen des pneus enflammés.
Collusion supposée avec le M23
Sans mot d’ordre précis, ni leaders identifiables, les manifestants, des jeunes pour la plupart, entendaient par leurs actes dénoncer « la tiédeur » des pays occidentaux face au soutien du Rwanda aux rebelles congolais du M23, qui ont fait lundi 27 janvier leur entrée dans plusieurs quartiers de Goma, la capitale du Nord-Kivu.
« Ce que le Rwanda est en train de faire, c’est une complicité avec la France, la Belgique, les Etats-Unis et d’autres. Alors les Congolais sont fatigués. On doit mourir combien de fois ? Combien de jours ?« , a affirmé un manifestant cité par une agence de presse occidentale.
Branle-bas de combat diplomatique
Face à l’escalade que représente l’entrée des rebelles dans Goma, la communauté internationale semble se mobiliser enfin pour éviter une « guerre régionale ». En effet, l’Afrique du Sud a haussé le ton contre le Rwanda après la mort lors d’un échange de feu avec le M23 de plusieurs de ses soldats engagés dans la Mission multidimensionnelle des Nations unies pour le Congo (MONUSCO). Après avoir fait profil bas dans la crise entre Kinshasa et le M23, soutenu par le Rwanda, l’Union africaine a convoqué pour ce mardi en milieu de journée une réunion extraordinaire de son Conseil de paix et de sécurité. L’organisation continentale avait confié le rôle de médiateur au président congolais Joa Laurenço qui a tenté sans succès d’organiser à Luanda, en Angola, une rencontre bilatérale entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagamé. Le Conseil de sécurité des Nations unies devrait, de son côté, se réunir mardi 28 janvier dans la soirée (heure GMT) à New-York. Une première réunion du Conseil organisée dimanche dernier n’avait pas empêché la progression de l’offensive des rebelles du M23 sur Goma.
RDC, meurtres et viols commis par les rebelles du M23
