Présidentielle, la diaspora algérienne milite pour un pays « libre et démocratique »

Au sein de la diaspora et notamment en France et au Canada, des citoyens algériens  se mobilisent pour susciter dans les semaines qui viennent un vaste débat pluraliste à l’occasion de l’élection présidentielle qui doit avoir lieu en Septembre. Mondafrique publie le texte fondateur, signé par un grand nombre d’entre eux, où ces citoyens engagés affirment avec force leur combat pour une réelle transition démocratique et leur espoir d’une ouverture du régime en termes de droits fondamentaux. Et cela malgré les intimidations et les agressions qui se multiplient contre eux sur le sol français à l’initiative d’une partie des services algériens en retard d’une guerre (voir ci dessous).

L’opposition en France cible des services algériens

« Le 7 septembre 2024, le peuple algérien est appelé une fois de plus à entériner une élection présidentielle jouée d’avance.  En effet, les conditions d’une élection honnête, transparente et libre ne sont toujours pas réunies et il ne fait aucun doute que le président de fait sortant sera maintenu en poste. Dans ce contexte inédit de répression et de fermeture du champ politique et médiatique, la souveraineté populaire sera une nouvelle fois confisquée, perpétuant ainsi la crise de légitimité politique du pouvoir héritée depuis l’indépendance.

Depuis février 2019, le peuple algérien n’a pourtant pas cessé  d’exprimer, sans équivoque et dans toute sa diversité, sa volonté de changement pour le recouvrement de sa souveraineté et l’instauration d’un État de droit démocratique.

L’élan du mouvement historique de février 2019 a été brisé par les tenants d’un système politique obsolète, « bunkérisé », sans vision,  répressif et frappé d’incapacité structurelle à répondre aux aspirations populaires de rupture avec l’ordre ancien pour s’ouvrir à un nouveau destin.

Face à cette échéance électorale annoncée dans un contexte de grave dérive autoritaire,  nous, citoyen.nes algérien.nes de la Diaspora, fidèles aux fondamentaux du Hirak, avons décidé de reprendre la parole pour exiger :

  • Le changement réclamé par le peuple en œuvrant à une transition démocratique, seule à même de permettre la restitution de la souveraineté au peuple et de donner corps à l’espérance collective déclinée par le Hirak, par la jeunesse notamment.
  • L’arrêt de la répression et de la stratégie de la terreur par l’abrogation de toutes les lois liberticides telles que l’article 87 bis et les dernières dispositions du Code pénal ainsi que par la levée des restrictions imposées aux libertés syndicales, libertés d’information et d’association.
  • La libération de tous les détenus d’opinion et politiques avec le recouvrement de tous leurs droits; l’arrêt des harcèlements et des poursuites judiciaires pour délit d’opinion; le respect de la liberté de circulation aux frontières.
  • Le respect des libertés fondamentales individuelles et collectives ainsi que des textes internationaux ratifiés par l’Algérie, relatifs aux droits civils, politiques, économiques et sociaux.
  • Le droit à l’exercice d’une citoyenneté effective pour participer à la gestion des affaires du pays afin d’affronter au mieux les défis aussi bien politiques, socio-économiques, culturels que les risques géostratégiques.

 

La diaspora algérienne s’inscrit dans le prolongement du Hirak, ce vaste mouvement populaire qui a vu des millions d’Algériens, chaquee vendredi, descendre dans les rues des grandes villes

Citoyen.es algérien.nes, cette politique du tout répressif et du mépris du peuple est aussi intolérable qu’inacceptable et le silence n’est plus permis.

Par cet appel, nous refusons le choix que ce système politique nous impose : l’asservissement, le silence, la prison ou l’exil.

L’Algérie est notre pays, dans lequel nous voulons vivre librement, nous exprimer sans crainte, travailler dignement, créer sans contraintes, voyager sans appréhension et  manifester publiquement nos opinions et positions ainsi que nos soutiens aux peuples opprimés,  dont le peuple palestinien qui subit un génocide.

Réprimé.es, privé.es de nos libertés fondamentales et dans l’impossibilité de choisir librement la personne qui présidera au destinées de notre pays, il nous reste à agir sur l’enjeu de la participation par le rejet massif, pacifique et visible de cette mascarade électorale pour acter ainsi la rupture avec ce système politique en faillite.

Le nécessaire changement par la construction d’un rapport de force oblige à l’union des Algérien.nes qui se sont exprimées pour la transition démocratique afin de remettre le pays dans sa trajectoire historique, initiée par les luttes de libération nationale et réaffirmée par le Hirak de février 2019.

Fondée sur le respect de tous les pluralismes existants, cette union est un impératif pour sortir de l’impasse politique actuelle et mettre fin à cette dangereuse fuite en avant qui éprouve durement notre peuple tout en engendrant de graves périls pour l’avenir du pays.

Notre devoir de Diaspora est de soutenir et d’accompagner toute initiative s’inscrivant dans le prolongement de l’esprit du Hirak. Plus qu’une responsabilité politique, elle est une approche patriotique rassembleuse qui se veut être digne de l’œuvre unificatrice des concepteurs du 20 août 1956, dont la célébration prochaine vient nous rappeler son rôle fédérateur décisif pour la libération du pays.

Soyons à la hauteur des sacrifices de nos aînés  et de l’espérance de nos enfants, en construisant une véritable alternative démocratique en phase avec les aspirations du peuple algérien à « une Algérie libre et démocratique ».

Premiers signataires :

Abdelli Mohand, ingénieur – Canada

Abes Sonia, universitaire – France

Aboudi Bachir, ingénieur – Canada

Addi  Lahouari, professeur émérite de sociologie politique – France

Aïnouche Ghilas, dessinateur de presse – France

Ait Ali  Hakim, universitaire – France

Ait Bachir Ahmed,  retraité – France

Ait Bachir Mahmen,  entrepreneur- France

Ait Ouferoukh Mouloud, Engineering Document Controller / Document Management Lead –    Canada

Akrouf Sanhadja, militante féministe- France

Aktouf Omar,  PhD, Professeur titulaire honoraire – HEC Montréal – Canada

Allal Tewfik, militant associatif – France

Amar Khodja Youcef, ingénieur – France

Amarouche Belkacem, juriste en droit européen – Belgique

Ameur Faiza,  analyste informatique – Canada

Ammour Ghenima, poétesse – France

Arabi Mohand, enseignant – Canada

Arbane Samir,  directeur d’approvisionnement –  Canada

Baghdad Djamel, docteur en chimie – Canada

Bakir Mohand, citoyen – France

Baouz Tassadit,  retraitée- ancienne membre de la Fédération de France du FLN – France

Baraka Malika,  médecin cardiologue – France

Beddiari Salah, écrivain – Canada

Belhadj Mohamed, médecin – Canada

Ben Mamar Ouerdia, enseignante – France

Benamara Amara, chauffeur de taxi – France

Benani Radia, entrepreneure – Canada

Benchenouf Djameledine, journaliste – France

Benhaddadi Rachid,  professeur – Canada

Benhadj Karim, ingénieur – Canada

Benhami Lyazid, écrivain – France

Bensadek Aziz, militant associatif – France

Bensadek Tayeb, fonctionnaire à la retraite- Canada

Benyounes – Khaled, retraité – France

Bouaou Krimo, ingénieur – Canada

Bouraoui  Amira, médecin gynécologue –   France

Bouteldji Ahmed, ingénieur mécanique –  France

Chabanis Malika, médecin – Canada

Challal Hamid, économiste – France

Chemrouk  Azwaw, gestionnaire – France

Cherbi Massensen, constitutionnaliste – Tunisie

Chetouani Youcef,  géologue  – France

Chikhoune Abdelmoumene, commerçant –  Autriche

Dahal  Bachir, juriste – France

Dermouche  Adem, étudiant – France

Derridj Rani, retraité –  France

Dirèche Karima, historienne, directrice de recherche CNRS – France

Djamer Belaïd, entrepreneur – France

Djebaili Lyes, ingénieur économiste –  France

Djouaher Saliha, enseignante – Canada

Dutour Nassera, présidente du CFDA – France

Esseghir Amine, écrivain – Canada

Farrah Raouf, chercheur en géopolitique – Tunisie

Gasmi Hocine, journaliste – France

Haddad Nacer, retraité – France

Hadj-Moussa Ratiba, professeure en sociologie – Université de York Toronto – Canada

Hadjabi Wassyla, diplômée en biochimie et en relations industrielles – Canada

Halimi Jihed, informaticien – Canada

Hamaoui Ines, militante associative – France

Hammachin Rabah, professeur d’université –  Canada

Hamourit Omar,  historien – France

Hannache Zaki, lanceur d’alerte et défenseur de droits humains – Canada

Haouchine Ali, politologue – Canada

Hareb Khelifa,  fonctionnaire – Canada

Hassani Louenas,  écrivain –  Canada

Hidouci Ghazi, ancien ministre de l’Économie – France

Ighemat Arezki,  professeur d’économie à la retraite –  USA

Ikken Sofiance, inspecteur social – Canada

Kaci Lounas, retraité – Canada

Kaci Mehdi, spécialiste de la qualité des données – USA

Kaidi Ali, écrivain et journaliste – Canada

Kermiche Saad, expert en évaluation des risques – Canada

Kezouit Omar, chercheur en histoire décoloniale et sociale – France

Khalfoune Tahar,  maître de conférences en droit public, Université Lyon 3 – France

Kichou Ali,  plasticien – Canada

Lahouazi  Ilyes, chef avion – France

Lellou Hamid, analyste dans la résolution des conflits et médiateur certifié – USA

Mahiou Ahmed, ancien doyen de la faculté de droit d’Alger et ancien directeur de l’IREMAM –  France

Mansouri Khaled, fonctionnaire à la banque –  Canada

Mechakra Asma, Chercheuse scientifique –    Suisse

Mekdam Ahviv, professeur des écoles –   France

Mettouchi Hanane, interprète-traductrice judiciaire – France

Mohammedi Adlene, chercheur et enseignant en géopolitique – France

Moktefi Kamel, toxicologue – Canada

Moulla Rabah, enseignant  – Canada

Ouali Abdelghani, profession libérale –   France

Oualli Mohand, responsable associatif –  France

Ouchiha Abdelkader, professionnel de la santé –  Canada

Oulamara Aomer, physicien, écrivain – France

Ourad Meziane, journaliste –  France

Outerbah Chafia,  cadre administrative – France

Rabia Lyes, médecin –  France

Rezzoug Youcef, journaliste –  France

Saada Karim,  artiste musicien – Canada

Saïghi Djaballah, ingénieur – Canada

Salhi Mourad, expert et spécialiste international en sécurité ferroviaire – Suisse

Salhi Said, défenseur des droits humains-  France

Saoudi Rabah, enseignant, écrivain – France

Seniguer Haoues,  maître de conférences en sciences politiques – Sciences Po Lyon – France

Seridj Mélinda, doctorante en histoire – France

Serkhane Salim, journaliste –  Royaume-Uni

Si Ahmed Sidi Menad,  expert des Nations Unies pour le climat – Autriche

Sidhoum Hakim,  directeur web et ecommerce –  Canada

Takesri Tahar, électronicien – Canada

Talahit Fatiha, économiste – chercheuse CNRS – France

Tamene Zineb, avocate – France

Tiza Fatma, enseignante – Canada

Yahi Khelifa, ingénieur  – France

Yahiaoui Aomar, enseignant – Canada

Ziane Farida, maître en communications publiques – Canada

Zirem Youssef,  écrivain