Présidentielle Gabon (5), une démocratie d’opérette

L’élection présidentielle prévue au Gabon pour le 26 août prochain n’a rien de démocratique. Mondafrique vous explique pourquoi.

 

Le 26 août 2023, les Gabonais âgés de 18 ans et plus, sont appelés à élire leur président de la République au suffrage universel direct. Cette élection est la cinquième élection pluraliste qui se tient au Gabon depuis la fin du parti unique en 1990 et voit concourir 19 candidats sur 27 ayant déposé leur candidature.

Trois scrutins le même jour !

La première chose qui est surprenante (et encore le mot est faible) c’est que le Centre Gabonais des Élections (CGE), dirigé par un membre du parti d’Ali Bongo, a choisi pour le 26 août prochain que l’élection du président de la République, des députés et des maires aura lieu le même jour et au suffrage universel direct. Une première mondiale !

Et pour cela, on n’a pas hésité à changer les règles du scrutin quelques semaines seulement après le vote et que le déroulement dudit vote n’a été expliqué que le 14 août 2023 soit 11 jours avant le vote !

« Le bulletin unique » absurde

Mais la chose la plus absurde de cette élection à venir est sans doute le bulletin de vote présenté comme un « bulletin unique » qui est d’une absurdité sans commune mesure. En effet, contrairement aux autres bulletins uniques que l’on peut voir dans d’autres élections, celui qui sera utilisé au Gabon oblige l’électeur à choisir un député et un président du même camp. Par exemple, lorsqu’un électeur veut voter pour un député du Parti Démocratique Gabonais (PDG – au pouvoir depuis 1967) il est contraint de voter pour Ali Bongo qui est sur le même bulletin unique ! Il suffisait de l’inventer !

À y regarder de très près, cette « élection » où on contraint l’électeur de façon aussi absurde à ne pas choisir est une atteinte au droit de vote des Gabonais.

Ali Bongo, « vainqueur » annoncé

Voici donc le « scrutin » dont Ali Bongo est présenté comme le grand favori par plusieurs médias mais qui n’a en réalité d’élection que le nom.

Si l’élection des maires qui se tient le même jour semble plus ouverte, celle couplée  des députés et du président de la République est verrouillée avec des électeurs qui ne peuvent varier dans leurs choix.

Le pouvoir gabonais a toujours fait sien ce proverbe de Joseph Staline : « Ce qui compte ce n’est pas le vote, c’est comment on compte les votes ». En 2023, las des ratés des précédentes éditions notamment celle de 2016, Ali Bongo a décidé d’anticiper et de prendre les choses en main.

Si on ne peut douter qu’Ali Bongo sera déclaré vainqueur après le 26 août 2023, on ne peut douter également que cette élection n’ait d’élection que de nom.

Cela s’appelle une mascarade.

4 Commentaires

  1. En tant que Historien, Sociologue, et professeur d’Histoire-Géographie, j’ai finalisé il y’a quelques jours un travail scientifique sur les trois familles présidentielles dynastiques africaines à savoir: Eyadéma Gnassingbé du Togo, Bongo Ondimba du Gabon bien entendu et Obiang Nguema de la Guinée Équatoriale. Ces trois familles cumulent respectivement plus d’un demi siècle de pouvoir pour les deux premières et presque un demi siècle pour la troisième (44 ans de pouvoir). Dans ce travail scientifique j’avais même dit ce qui est écrit dans cet article que l’élection présidentielle au Gabon est gagnée d’avance par Ali Bongo car le verrouillage des institutions en amont et en aval a été déjà fait depuis Bongo Père. L’un des exemples de ce verrouillage est la Cour Constitutionnelle du Gabon créée en 1991 et dont sa présidente depuis la création de cette cour a été toujours madame Marie Madeleine Mborantsuo, ex concubine de Bongo Père, avec qui elle a eu deux enfants, donc on peut voir que l’arbitre est aussi déjà partie car le candidat Ali Bongo est beau fils à la présidente de la Cour Constitutionnelle et les enfants de cette dame sont alors des demi frères de Ali Bongo, donc naturellement quand il faut résoudre des contentieux électoraux, elle penchera sa balance pour son beau fils Ali Bongo pour le bien de ses enfants biologiques, car si leur grand frère est toujours président de la République, ses enfants seront toujours au lait et au miel, voilà le mélange de genres que Omar Bongo avait créé dans son pays. Est ce qu’avec un tel schéma, peut-on avoir des élections démocratiques et une cour constitutionnelle impartiale?!, bien sûr que non, d’ailleurs l’historique des décisions de cette cour penche toujours en faveur du pouvoir d’où cette cour est surnommée: « La Tour de Pise ». Pour ceux qui sont intéressés à approfondir les idées sur le contenu de mon travail: voici le lien: https://www.academia.edu/105664836/EYADEMA_GNASSINGBE_BONGO_ONDIMBA_et_OBIANG_NGUEMA_Trois_Familles_Pr%C3%A9sidentielles_Dynastiques_Africaines_Uniques_au_Monde

  2. En tant que Historien, Sociologue, et professeur d’Histoire-Géographie, j’ai finalisé il y’a quelques jours un travail scientifique sur les trois familles présidentielles dynastiques africaines à savoir: Eyadéma Gnassingbé du Togo, Bongo Ondimba du Gabon bien entendu et Obiang Nguema de la Guinée Équatoriale. Ces trois familles cumulent respectivement plus d’un demi siècle de pouvoir pour les deux premières et presque un demi siècle pour la troisième (44 ans de pouvoir). Dans ce travail scientifique j’avais même dit ce qui est écrit dans cet article que l’élection présidentielle au Gabon est gagnée d’avance par Ali Bongo car le verrouillage des institutions en amont et en aval a été déjà fait depuis Bongo Père. L’un des exemples de ce verrouillage est la Cour Constitutionnelle du Gabon créée en 1991 et dont sa présidente depuis la création de cette cour a été toujours madame Marie Madeleine Mborantsuo, ex concubine de Bongo Père, avec qui elle a eu deux enfants, donc on peut voir que l’arbitre est aussi déjà partie car le candidat Ali Bongo est beau fils à la présidente de la Cour Constitutionnelle et les enfants de cette dame sont des demi frères de Ali Bongo donc naturellement quand il faut résoudre des contentieux électoraux, elle penchera sa balance pour son beau fils Ali Bongo pour le bien de ses enfants biologiques car si leur grand frère est toujours président se la République, ses enfants seront toujours au lait et au miel, voilà le mélange de genres que Omar Bongo avait créé dans son pays. Est ce qu’avec un tel schéma, peut-on avoir des élections démocratiques et une cour constitutionnelle impartiale bien sûr que non, d’ailleurs l’historique des décisions de cette cour penche toujours en faveur du pouvoir d’où cette cour est surnommée: « La Tour de Pisé ». Pour ceux qui sont intéressés à approfondir les idées sur le contenu de mon travail: voici le lien: https://www.academia.edu/105664836/EYADEMA_GNASSINGBE_BONGO_ONDIMBA_et_OBIANG_NGUEMA_Trois_Familles_Pr%C3%A9sidentielles_Dynastiques_Africaines_Uniques_au_Monde

  3. Je trouve la phrase de Nicolas Sarkozy : « l’homme africain n’est pas rentré dans l’histoire » est d’une vérité éclatante. La preuve est donnée par l’histoire du Gabon. Ce pays de 2,28 millions d’habitants a été « présidé » par Omar Bongo pendant plus de 41 ans jusqu’en 2009. Ensuite c’est son fils Ali Bongo qui a pris le relais jusqu’à aujourd’hui c’est-à-dire plus de 13 ans. A eux deux père et fils ils ont régné pendant plus de 54 ans. Et ce n’est pas fini. La mascarade continue. Le non respect des 2,28 millions de Gabonais aussi.

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