La coopération avec des entreprises européennes et l’exploitation de nouveaux champs gaziers ont permis une augmentation sensible des exportations.
Abderrahmane MEBTOUL, Professeur des universités, expert international, directeur d’études ministère Énergie et Sonatrach (1974/1979 – 1990/1995 – 2000/2007 – 2013/2015), président de la commission Transition énergétique
Une des voies pour augmenter les exportations de gaz consiste à réduire davantage les émissions de méthane et le torchage, ce qui rendrait plus de gaz disponible pour le commerce. Plusieurs projets qui doivent approvisionner l’Europe permettront de développer les exportations du gaz par canalisation : le projet du gazoduc trans-saharien NIGAL, d’une longueur de 4 128 kilomètres (qui suppose la résolution du conflit au Niger) et d’une capacité annuelle de trente milliards de mètres cubes ; le projet de Galsi, via la Sardaigne et la Corse, gelé depuis 2012 et qui annonçait alors une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux pour un investissement de 3 milliards de dollars devant être relié à la Corse `
Selon les données de l’Opep, le gazoduc Medgaz reliant l’Algérie à l’Espagne a connu une augmentation de l’ordre de 2 milliards de m3 en 2022, en passant de 8 milliards de m3 à 10 milliards m3, tandis que les quantités de gaz acheminées vers l’Italie, via le Transmed, ont atteint 23,5 milliards de m3 contre 21,5 milliards m3 en 2021.
L’Algérie dispose d’abondantes sources d’énergies renouvelables, solaires (plus de 3 000 heures de soleil par an) et éoliennes, qui lui permettent de devenir un leader mondial dans la production de l’énergie propre, pour la consommation locale ( le Ministère de l’Energie prévoyant horizon 2030/2040, environ 40% de de la couverture du marché intérieur étant fin 2022 entre 1/2% ) mais aussi pour l’exportation vers l’Europe. Rappelons qu’entre 2002 et 2023, dans plusieurs déclarations, le Ministère de l’Energie s’est engagé à promouvoir les énergies renouvelables, ce qui consiste à installer une puissance d’origine renouvelable de l’ordre de 22 000 MW à l’horizon 2030, dont 12 000 MW pour le marché national algérien, et avec une possibilité d’exportation allant jusqu’à 10 000MW.
L’Europe et l’Algérie travaillent déjà ensemble sur le développement des énergies renouvelables avec le projet commun « Taka Nadhifa » ainsi que des projets d’interconnexions électriques. Cependant, il reste à mobiliser un financement européen important du Fonds européen pour le développement durable, en coopération avec les banques de développement comme la Banque européenne d’investissement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement.