Un proche de Bazoum soutient les groupes armés touareg au Mali

Des combattants de Rhissa Ag Boula, l’ancien conseiller du président nigérien  Mohamed Bazoum, ont participé à la bataille de Kidal aux côtés des groupes armés touareg et cela contre les forces armées maliennes, qui sont parvenues, malgré ce soutien venu du Niger, à reprendre la ville emblématique du Nord du Mali.

Il y a environ un mois, une cinquantaine d’hommes mobilisés par Rhissa Ag Boula, en exil en France depuis le coup d’Etat du Niger, sont arrivés à Kidal pour participer à la bataille entre les forces armées maliennes – et leurs supplétifs de Wagner – et la coalition des mouvements touareg et arabes du nord, a appris Mondafrique de source locale.

La moitié de ces hommes est venue du Niger, de la localité natale de l’ancien chef rebelle touareg, près d’Arlit. Il s’agit essentiellement de parents du leader du mouvement armé créé au lendemain du coup d’Etat, le Conseil de la Résistance pour la République, en guerre contre la junte au pouvoir au Niger. L’autre moitié sont des Arabes Ould Souleymane recrutés en Libye, tribu à laquelle appartient le Président renversé, Mohamed Bazoum, dont Rhissa Ag Boula était devenu le tout puissant conseiller spécial en sécurité.

Les médias occidentaux le considèrent déjà comme un interlocuteur de plus dans la crise politique que traverse le pays depuis l’éviction du président Bazoum. Rhissa Ag Boula, ancien chef rebelle Touareg, ancien ministre et ex-conseillé de l’ancien président Mahamadou Issoufou a annoncé le 8 août la création d’un front de résistance en vue de remettre en place, le président déchu Mohamed Bazoum. Il a baptisé ce mouvement, Conseil de la Résistance pour la République (CRR).

Le ralliement aux groupes Touareg

Début octobre, Rhissa Ag Boula avait appelé ses hommes à rejoindre le Cadre stratégique permanent constitué des différents mouvements armés touareg et arabes du nord du Mali, qui combattent les forces armées maliennes avec le renfort des groupes affilés à Al Qaida au Mali.

Reprenant le discours de ses années de rébellion, il y a trente ans, Rhissa Ag Boula avait exhorté le le peuple de l’Azawad «à continuer la lutte pour libérer ce territoire, longtemps meurtri, du joug d’une armée criminelle et séparatiste.»

La bouillante personnalité touareg, qui ne se laisse jamais photographier sans son turban, était ministre d’Etat, influent mais sans administration, au sein du gouvernment présidé par Mohamed Bazoum. Depuis la fin de la rébellion des années 1990, il a surtout recherché la proximité du pouvoir : ministre du Tourisme du Président Tandja pendant sept ans, ministre d’Etat chargé des affaires de sécurité du Président Mahamadou Issoufou, puis de son successeur, sans oublier une invérifiable réputation de maître espion au service de la France.

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