Les groupes rebelles armés qui se multiplient ont intensifié leurs attaques sur le territoire Centrafricain et menacent encore et toujours le rétablissement d’une vie politique normale dans ce pays.
Les accrochages avec les forces gouvernementales ou des milices affiliées pourraient augmenter ce mois-ci. Un tour d’horizon de ces groupes rebelles permet de mieux évaluer les forces en présence.
La Coalition des patriotes pour le changement (CPC) :
Créée en décembre 2020 à la veille de l’élection présidentielle centrafricaine, avec l’objectif de renverser le président Touadéra et de chasser les russes de Wagner, la CPC réunit les groupes armés les plus puissants du pays, à savoir le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), le mouvement Retour, réclamation et réhabilitation (3R), l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) et les deux principales factions anti-balaka (Mokom et Ngaissona). D’autres mouvements tels que le PNRC ou la coalition Siriri n’ont pas officiellement rallié cette coalition mais gravitent autour via des alliances et une mobilité des miliciens d’un groupe à l’autre.
L’initiateur et principal coordonnateur de la CPC est l’ancien président centrafricain François Bozizé, bien que ce leadership soit parfois contesté. La coalition comprend aussi deux importants chefs de guerre sous sanction onusienne, Nourredine Adam, du Front Populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) et Ali Darassa de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC).
La CPC a été très active dans les mois qui ont suivi sa création. La coalition a tenté de perturber le scrutin présidentiel du 27 décembre 2020 et a même lancé, en janvier 2021, une attaque sur Bangui, qui a été repoussée. L’échec de cette attaque est en partie dû au manque de coordination entre les différents groupes armés de la coalition. S’en est suivi une contre-offensive menée par les forces centrafricaines et leurs alliés russes et rwandais, qui a chassé les rebelles de plusieurs grandes villes, les repoussant vers les zones frontalières avec le Tchad, le Soudan, le Sud-Soudan et la RDC, et vers le triangle Ouadda, Sam-Ouandja, Ouanda-Djallé.
Malgré ce repli, la CPC s’est restructurée à partir de fin 2022, augmentant les attaques contre les forces gouvernementales, notamment avec des nouvelles méthodes encore jamais observées en Centrafrique. Les attaques non revendiquées de bases des FACA et de Wagner, notamment à Ndele et Bossangoa, avec des drones artisanaux, sont sans doute à mettre au crédit de la CPC. Malgré sa structure unifiée, la CPC peine encore à se coordonner, offrant une certaine marge de manœuvre aux groupes la constituant.
Les groupes constituant la CPC «
L’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC)
Principalement active dans le centre et sud-est de la RCA (préfectures de la Ouaka, Basse-Kotto, Haute-Kotto, Mbomou, Haut-Mbomou), l’UPC est dirigé par Ali Darassa, également chef militaire de la CPC. L’UPC, majoritairement composé de peuls, prétend défendre cette communauté d’éleveurs. La force militaire du groupe est en partie due à ses effectifs de plusieurs milliers d’hommes, à son armement et à l’efficacité de son commandement militaire, ainsi qu’à son accès aux frontières avec le Sud Soudan, à partir d’où il peut s’approvisionner en armement et matériel. Le groupe a en effet pris l’habitude d’acheter des armes et des munitions dans la province Sud-Soudanaise de Tamboura.
L’UPC a subi un revers début 2021 avec la trahison de Hassan Bouba, numéro 2 du groupe, retourné par Wagner et le gouvernement. Actuellement ministre de l’élevage, Hassan Bouba a alimenté les autorités centrafricaines en renseignements concernant la CPC et est même parvenu à enrôler des officiers de l’UPC et leurs hommes pour se battre aux côtés de Wagner et du gouvernement.
La contre-offensive menée par les forces pro-gouvernementale depuis début 2021 a poussé le groupe à déplacer ses forces du centre du pays vers l’est, notamment vers les zones diamantifères au nord de Bria, ainsi que dans les sous-préfectures d’Ouadda et de Sam- Ouandja, début mai 2022.
L’UPC doit depuis 2023 affronter un nouvel ennemi dans le Mbomou et le Haut-Mbomou : la milice d’autodéfense Azande, qui prétend défendre la communauté locale Zandé contre les exactions de l’UPC. Pour affronter cette menace, l’UPC a noué des alliances éphémères avec des factions de la Lord Resistance Army.
Le Front Populaire pour la Renaissance de la Centrafrique (FPRC)
Présent dans le nord-est du pays (Vakaga, Bamingui, Haute-Kotto), le FPRC a aujourd’hui pour chef principal Nourredine Adam. Ses effectifs sont estimés à moins de 3000 hommes. Le FPRC connaît une sorte de renaissance depuis fin 2022, après avoir été profondément affaibli en 2019, lorsque les forces gouvernementales sont parvenus à briser l’alliance entre les deux principales communautés composant le groupe : les Roungas et les Goulas. Des représentants de la communauté Goula avaient alors fait sécession du FPRC pour s’associer à la communauté Kara et affronter les Roungas. Cette guerre avait abouti à la reddition de Abdoulaye Hissene, deuxième chef emblématique du FPRC après Nourredine Adam.
Resté discret sur le plan militaire depuis quelques années, Nourredine Adam, qui appartient à la communauté Rounga, est redevenu actif en 2022, en recrutant un millier d’hommes au Soudan et en y acquérant des véhicules et du matériel militaire, acheminé ensuite au nord de Birao. Il est notamment parvenu à recruter d’anciens éléments mécontents des Rapid Support Forces (RSF), milice paraétatique soudanaise, des membres de la tribu des Rizeigat fidèle à l’ancien commandant Janjawid Moussa Hilal, ainsi que des éléments arabes Misseriya. Nourredine Adam est aussi parvenu à se réconcilier avec des chefs de guerre de la communauté Goula, notamment ceux appartenant au groupe armé RPRC. C’est le cas de Mohamed Ali alias B13 ou Abdelrahman Tourkach. Tom Adam, alias Ben Laden, s’était aussi rapproché de lui, avant d’être tué par des éléments du contingent rwandais de la Minusca en juillet 2023. Ces renforts matériels et humains ont permis à Nourredine Adam de lancer plusieurs attaques en 2023 dans la Vakaga, notamment à Gordil, Sikikedé et Ndah, des localités entourées de mines d’or. En janvier et février notamment, son groupe y a infligé de lourdes pertes aux FACA et aux mercenaires de Wagner. Il est aussi parvenu à prendre en otage une vingtaine de FACA, libérés par la suite.
Retour, Réclamation et Réhabilitation (3R)
Le groupe Retour, Réclamation et Réhabilitation (3R), présent au nord-ouest du pays (Nana-Mambere, Ouham-Pende, Ouham-Fafa, Lim-Pende) et dirigé par Sembé Bobbo est l’un des plus puissants et mieux armés de la RCA. Ses effectifs dépassent les 3000 éléments. Le groupe est l’un des plus actifs du pays, avec des attaques lancées très régulièrement.
Son leader d’origine, Sidiki Abass est décédé en 2021 à la suite d’une attaque contre l’un de ses convois. Son remplaçant Sembé Bobo est un tchadien affilié au chef de guerre Baba Laddé, qui a passé une partie de sa vie à Maroua, au Cameroun. Les 3R se revendiquent comme défenseurs des éleveurs Peuls. Ils ont régulièrement infligé des pertes aux FACA (Forces armées centrafricaines) et à Wagner, notamment via des engins explosifs improvisés et mines qui ont fait leur apparition dans le conflit centrafricain fin 2020. Le groupe multiplie les actions de guérilla, mais a également lancé des attaques d’une ampleur plus importante, comme celle sur le poste de douane de Béloko, principal point de passage de la frontière avec le Cameroun, en janvier 2023.
Antibalaka pro-CPC
La mouvance antibalaka pro-CPC, majoritairement composée de Gbaya, de Sara et de Mandja, a été affaiblie par l’arrestation des chefs de ses deux principales branches, Maxime Mokom et Patrice Edouard Ngaïssona. C’est désormais l’ancien président François Bozizé qui coordonne ces miliciens, avec l’assistance de ses fils, notamment Jean-Francis, et de quelques figures historiques comme Igor Lamaka.
Le 3 mars, François Bozizé, par ailleurs coordonnateur de la CPC a quitté le Tchad pour partir en exil en Guinée Bissau. Les autorités tchadiennes ont également arrêté Maxime Mokom, représentant d’une des deux ailes principales du mouvement antibalaka, en février 2022, et l’ont déféré un mois plus tard devant la Cour pénale internationale à La Haye pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Mokom y a rejoint Ngaïssona, chef de l’autre aile principale du mouvement, déféré à la CPI début 2019.
Le Parti du Rassemblement de la Nation Centrafricaine (PRNC)
Officiellement représenté par Nourd Gregaza, le PRNC a été créé en 2019 par des éléments Goulas du RPRC (pro-gouvernemental) mécontents de l’application de l’accord de paix signé à Karthoum. Le groupe, militairement dirigé par Mohamed Ali alias « B13 » s’est rapproché de la CPC en 2022 et a participé à plusieurs prises d’otages, comme l’enlèvement de deux personnels de l’ONU ainsi qu’un agent de l’État en novembre 2022. Des généraux du mouvement comme Tom Adam alias Ben Laden (tué en juillet 2023) ont aussi participé à la prise d’otage d’une vingtaine de FACA en mars 2023. Auparavant, le PNRC avait participé à la guerre contre le FPRC au côté des groupes pro-gouvernementaux MLCJ et RPRC en 2020.
Le Mouvement Patriotique pour la Centrafrique (MPC)
Créé en 2015, le MPC est présent dans le centre et le nord du pays (Ouham Fafa, Nana Grebizi). Son principal leader est Mahamat al-Khatim, actuellement stationné au Tchad. Le potentiel de nuisance du groupe est aujourd’hui entravé par les rivalités internes et l’incapacité de son chef à exercer un contrôle sur ses combattants, dont certains se battent néanmoins dans les rangs de la CPC. Le groupe compterait moins de 1000 hommes, après la reddition au gouvernement d’un de ses chefs principaux, Hassan Abdramane
La coalition Siriri
La branche armée de la coalition Siriri a été créée en 2022 par Moustapha et Abakar Sabone qui cherchaient ainsi à s’octroyer une place aux côtés des instances dirigeantes de la CPC. Le groupe est composé d’anciens combattants du FDPC, sans chef depuis l’arrestation d’Abdoulaye Miskine, ainsi que de mercenaires tchadiens et soudanais, dont d’anciens membres des forces de défense et de sécurité soudanaise. Ses effectifs qui ont atteint un millier d’hommes, ont néanmoins fortement diminué, à cause de problèmes de financement, le groupe ne parvenant pas à contrôler des sources de revenus régulières.
Le mouvement a compté à son acmé, début 2023, près d’un millier de combattants répartis au nord du pays entre la Vakaga et le Bamingui-Bangoran. Il a reçu fin 2022 un soutien logistique de la part de Shukort Allah, un officier de l’armée soudanaise proche de Musa Hilal, grand rival du général Hemetty. Il a été impliqué dans des combats contre les FACA et Wagner dans la Vakaga, notamment en janvier et février 2023.
Groupes armés pro-gouvernementaux
Russes noirs
Les Russes noirs sont d’anciens miliciens, majoritairement anti-balaka et UPC, qui ont fait défection pour devenir auxiliaires des mercenaires de Wagner sur le terrain. Leurs effectifs sont très mouvants mais pourraient atteindre 3000, dirigés par une multitude de chefs. Ils ont pris part à plusieurs massacres dans le Ouaka, notamment à Boyo et Bokolobo. Plusieurs témoignages les accusent d’être impliqués dans l’exécution de neuf ressortissants chinois travaillant dans une mine d’or à Chimbolo.
Chez les Russes noirs anciens anti-Balaka, on retrouve le Général Royal, qui officie entre Bakala et Lougba, le Général Akra autour de Tongo Bakary, le Général Dix-Roues autour de Boyo, le général Sossengue autour de Tagbara, et les généraux Marcelin Orogo et « Jojo » à Bambari et alentours, Des combattants de Bambari ont fait défection après l’arrestation de leur chef, le général Edmond. Les anciens UPC ayant rejoint les Russes noirs sont dirigés par trois chefs, le colonel Kiri, “Sanda”, et “Salambaye”.
Anti-Balaka pro-Touadera
Certaines factions anti-balaka n’ont pas été recrutées en tant que « Russe noir » mais travaillent néanmoins pour le camp gouvernemental. C’est le cas des Anti-balaka de l’Ombella M’Poko- région d’origine du président Touadera- qui reçoivent leurs ordres d’un député du MCU. Actifs dans la zone entre Kemo et Damara, ils sont dirigés par Dimitri Ayoloma et Benjamin Ingdandji. Dimitri Ayoloma s’était illustré lors de la marche de la CPC sur Bangui, en janvier 2021, en affrontant les rebelles à Grimari en coordination avec les FACA.
Rassemblement Patriotique pour le Renouveau de la Centrafrique (RPRC)
Le RPRC est un groupe armé actuellement pro-gouvernemental, présent dans la Vakaga, créé en 2015, et principalement composé de membres de la communauté Goulas. Les principaux représentants de cette milice sont l’actuel ministre des transport Gontran Djono Ahaba et le Ministre de la justice Arnaud Djoubaye Abazene.
Le RPRC a vu sa capacité fortement diminuée en 2022 après une scission du mouvement provoquée par l’assassinat de Zakaria Damane, emblématique chef militaire du groupe. Après avoir mené ses troupes dans les affrontements contre le FPRC, Damane avait décidé de se concentrer sur ses activités minières et de trafics d’armes, refusant de participer davantage à la stratégie des autorités centrafricaines d’alimenter le conflit entre Goula et Rounga. Ce refus a provoqué des dissensions avec son chef à Bangui, le ministre Djono Ahaba et a finalement abouti à l’assassinat de Damane par des mercenaires de Wagner. Ce meurtre a poussé de nombreux combattants du RPRC à rejoindre la CPC à partir de juillet 2022, après des réunions de coordinations entre représentant du RPRC, du FPRC et de l’UPC. Le mouvement fait partie des quatre groupes armés ayant annoncé leur dissolution en décembre 2022, bien que cette déclaration n’ait pas eu d’effet sur le terrain.
Pour rappel, RPRC a été utilisé par le gouvernement à partir de 2019 pour attaquer les positions du FPRC et affaiblir ce groupe dans la Vakaga. Le groupe est parvenu à profiter du conflit communautaire entre Rounga et Goula qui a éclaté cette même année pour recruter de nombreux combattants du FPRC issus de la communauté Goula. Le FPRC est sorti très affaibli des combats, et l’un de ses chefs principaux, Abdoulaye Hissene, s’est rendu au camp gouvernemental.
Mouvement des Libérateurs Centrafricains pour la Justice (MLCJ)
Le MLCJ est un autre groupe armé pro-gouvernemental mené par Gilbert Toumou Deya, actuel ministre en charge du désarmement. Le groupe, dominé par l’ethnie Kara, est présent autour de Birao, et a participé, aux côtés du RPRC, aux affrontements contre le FPRC en 2019-2020. Il a connu une défection importante en 2022, celle de son chef militaire Mahamat Deya, qui a rejoint la CPC. A l’instar du RPRC, le MLCJ a signé son acte de dissolution en 2022, sans que cela soit suivi d’effet sur le terrain.
Milice Azandé Ani Kpi Gbe,
Ce groupe dont le nom signifie « la communauté Zandé a trop souffert/ a connu trop de morts » a été officiellement créé en 2023, et prétend protéger la communauté Zandé, majoritaire dans les préfecture du Mbomou et Haut-Mbomou, qui subit depuis des années les exactions de l’UPC et de la LRA. Cette milice qui compterait plus d’un millier d’hommes armés de fusils automatiques, issus des communautés Zandé de Centrafrique, de RDC et du Sud-Soudan, est selon plusieurs sources soutenue et financée par des députés de la majorité présidentielle, afin d’affaiblir l’UPC dans sa zone. La milice a ouvert les hostilités contre l’UPC en mars, avec l’attaque de la ville de Bambouti, frontalière avec le Sud-Soudan. Elle a récemment lancé une attaque contre les positions de l’UPC à Mboki.
Autres groupes pro-gouvernementaux
D’autres groupes, retournés par le gouvernement et largement inactifs depuis plusieurs années, ont annoncé leur dissolutions en mars 2023 : le FPRC/branche Abdoulaye Hissene, le FDPC/branche Jean Rock Sobi, le MPC/branche Hassan Adramane, la Seleka rénové, et Révolution et Justice.
Autres groupes armés
L’armée de résistance du Seigneur (LRA)
La LRA est considérée comme un des milices les plus meurtrières au monde. Selon l’ONU, elle a tué plus de 100.000 personnes et enlevé plus de 60 000 enfants en Centrafrique, Congo, Ouganda et Soudan du Sud pour en faire des combattants. Elle a été créée aux alentours de 1986, dans le but de renverser le régime présidentiel de Yoweri Museveni d’Ouganda. Son leader Joseph Kony a été inculpé par la CPI en 2005. Divisée en plusieurs sous-entités depuis 2011, le groupe armé a été considérablement réduit et ne représente aujourd’hui plus que 200 membres. Ces derniers mois, des alliances locales ont été signalées entre soldats de la LRA et de l’UPC. Cette coopération visait à repousser la milice Azandé, notamment à Mboki.
Les groupes armés tchadiens
Au moins deux groupes armés tchadiens se sont installés en RCA avec la passivité complice des autorités centrafricaines. Jusqu’ici, ces groupes n’ont pas mené d’actions armées sur le territoire centrafricain, mais sont accusés de vouloir déstabiliser le Tchad.
Le premier groupe, le MRST, compterait plus de 1000 hommes, en majorité des membres de la communauté Sara du sud du Tchad, stationnés près de Paoua. En avril dernier, ce groupe est accusé d’avoir mené plusieurs attaques en territoire tchadien, dans la région du Logone Oriental, poussant les autorités tchadiennes à installer une base militaire “robuste” à Goré, non loin de la frontière centrafricaine. En mai dernier, les militaires tchadiens ont annoncé avoir mené une opération conjointe avec l’armée centrafricaine pour neutraliser ce groupe. Plusieurs combattants présumés, ainsi que des civils, ont été tués lors de cette opération. Si les autorités centrafricaines arborent une collaboration de façade avec le Tchad sur le sujet, plusieurs sources évoquent à minima une passivité, voire un soutien de Bangui et de Wagner à cette rébellion.
Un autre groupe qui ne compterait qu’une centaine d’hommes, le RPJET, s’est installé dans la Vakaga, dans des grottes autour de Hadjar Fatnah, non loin de Birao. Il est notamment composé de membres de communautés du nord du Tchad et serait en contact avec des groupes rebelles tchadiens stationnés dans le Tibesti. Le chef de ce groupe se trouverait actuellement en France.
Le RPJET a publié cette année une demande officielle d’installation sur le territoire centrafricain, que la ministre centrafricaine des affaires étrangères a publiquement refusé. Néanmoins le groupe est toujours stationné non loin de Birao et a reçu quelques armes de Wagner, qui occupait jusqu’en juin dernier une base militaire avancée dans la zone. Malgré la proximité de Birao avec la frontière tchadienne, N’djamena n’a pas été autorisée à y envoyer ses militaires, comme à Paoua.