La nomination en 2022 d’une ambassadrice américaine prestigieuse, Elisabeth Moore Aubin (59 ans) était une preuve de plus que l’Algérie a toujours été une alliée privilégiée des Etats-Unis dans le Nord de l’Afrique malgré la posture tiers mondiste du pouvoir algérien et les liens de ce dernier avec la Russie et l’Iran. La diplomate américaine qui rejoindra le Cameroun deux ans plus tard aura été, entre autres, conseillère en gestion de l’ambassade des États-Unis à Tel Aviv en Israël, officier de gestion de la mission américaine auprès de l’OTAN, assistante spéciale en charge de la coordination des opérations diplomatiques en Irak et en Afghanistan, et chargée d’affaires de l’Ambassade américaine au Canada. Elizabeth Moore Aubin a également été officier de quart au centre des opérations du département d’État, un service qui fournit aux décideurs de haut niveau des alertes et des briefings sur les événements mondiaux affectant les intérêts américains à l’étranger. Du lourd! Ce curriculum à lui seul témoigne de l’importance pour le département d’État américain des liens avec l’Algérie
Autre signe qui ne trompe pas, le colonel Remili, attaché militaire à Washington sous le règne de l’ex Président Bouteflija, avait été nommé à la tète des services extérieurs lorsque le général Gaïd Salah était devenu l’homme fort du pays. Alors que tous les hauts gradés proches de ce dernier ont été mis pied ou emprisonnés après le décès de ce dernier en décembre 1999, le colonel Remili, devenu général, a survécu à la terrible purge de ces années là. Ce militaire influent est à nouveau en charge des dossiers américano-algériens, protégé par l’importance que le pouvoir algérien, quel qu’il soit, attache à ses relations avec les États Unis, er cela déja sous Boumedienne, qui avait toujours maintenu une ligne directe, encore que discrète, avec la Maison Blanche.
Lors de son audition devant le sénat le 9 Juin 2021, Aubin avait déclaré que ses principales priorités en Algérie seraient de renforcer la coopération en matière de sécurité pour lutter contre le terrorisme et promouvoir la stabilité régionale, d’élargir les opportunités d’investissement pour les entreprises américaines afin d’avantager économiquement le peuple américain et enfin plaider pour de nécessaires réformes politiques et économiques dans le but de favoriser la stabilité de l’Algérie dans une économie post-COVID. »Je soutiendrai les entreprises américaines qui souhaitent s’associer à des entreprises algériennes pour le développement de ce stratégique secteur énergétique, au bénéfice des deux parties, avait-elle promis devant la commission de sénateurs ».
L’Ambassadrice, qui parle le français et l’italien, avait évoqué la lutte menée par l’Algérie contre l’extrémisme violent dans les années 1990 et avait félicité le pays pour le maintien de la stabilité grâce à des efforts rigoureux de lutte contre le terrorisme.
La main tendue des Américains
Que faire face à l’AES?
Des pourparlers Alger/Washington
Or dès la fin de l’année 2023, les pourparlers ont été entamés entre les hauts responsables des deux parties à travers des visites et des négociations sur un projet de partenariat dans le domaine de la sécurité en méditerranée occidentale et au Sahel. L’année 2024 a marqué un développement considérable par l’entente des deux parties sur la base d’un mémorandum d’accord renforçant leur coopération militaire affectant plusieurs domaines en matière de défense.
Un système de communication sécurisé américain entre différentes régions militaires et leurs unités afférentes a été testé par l’armée algérienne prélude à des manœuvres conjointes dans les domaines de la marine, où le pays a développé des capacités de défense appréciables de ses forces en méditerranée occidentale, mais aussi une collaboration profonde dans la lutte antiterroriste, trafic de drogue.
Biden et Trump, la continuité
Sept pays frontaliers !
L’Algérie souhaite, à travers sa coopération avec les Etats Unis, développer la technologie du Drone de reconnaissance et de surveillance et de collecte de renseignement. Bien que son aviation dispose en grand nombre d’appareil de combat et de chasse, il n’en demeure pas moins que sur l’usage de la technologie des drones occasionne un retard qu’il faut combler.
« Il ne nous échappe pas, qu’à l’occasion de la prise de fonction du 47ème président de votre pays, de vous présenter, à vous et au peuple américain ami, nos sincères félicitations. Ainsi, nous aspirons à renforcer nos coopérations bilatérales dans différents domaines et des secteurs, y compris ce qui inclut la défense et la sécurité » telle était l’allocution du chef d’Etat major et ministre délégué auprès du ministère de la défense lors de la signature de l’accord de coopération avec le général Michael Langley, chef de l’Africom à Alger le 22 janvier passé.
L’ambassade US à Alger a mis « l’accent sur les perspectives communes » en remerciant « l’Algérie pour son soutien et sa participation aux exercices militaires régionales ». Quant au général de l’Africom, il souligne « le rôle de l’Algérie dans la région. Les deux pays continueront à travailler ensemble pour assurer une sécurité régionale globale et trouver des solutions constructives aux problèmes » déclare le chef de l’Africom.
À petits pas !!!
La démarche actuelle est prudente. Le projet d’exploration offshore est piloté, coté algérien, l’agence nationale pour la valorisation des ressources hydrocarbures « AL NAFT » pas par la direction centrale de Sonatrach comme à l’époque de Chakib Khellil. Ce projet est totalement séparé de la coopération défense et sécurité comme fut le cas avec BRC, très liée à Halliburton et ses filiales dans le domaine de l’armement et du pétrole.
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