Un communiqué du groupe parlementaire de la France insoumise publié jeudi 11 décembre accuse l’exécutif d’avoir outrepassé ses obligations légales lors de la tentative de coup d’État au Bénin. LFI demande à Emmanuel Macron de respecter la Constitution et de s’expliquer sur le rôle exact des forces françaises.
Leslie Varenne
La polémique enfle depuis le témoignage exceptionnel du commandant de la Garde républicaine béninoise, diffusé sur RFI. Le colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè y décrit avec précision la journée du 7 décembre. Il explique : « En fin de journée, vers 18 h, nous avons fait appel à la coopération internationale. (…) Ce ratissage a été fait avec également les éléments des Forces spéciales françaises qui nous sont venues d’Abidjan et qui ont fini le travail que nous avions si bien commencé. »
Des forces venues d’Abidjan
Avant cette interview, il était généralement admis que seules les forces françaises pré positionnées au Bénin étaient intervenues. Mais selon le commandant de la garde Républicaine, ce sont donc des forces spéciales en provenance de Côte d’Ivoire qui ont agi. Ce détail est crucial : puisqu’elles sont venues de l’étranger, leur engagement constitue une opération extérieure. Si le selon la constitution le Président dispose de la force armée, il a néanmoins l’obligation d’en informer le Parlement dans les 72 heures, conformément à l’article 35. Ce délai étant écoulé, LFI considère que l’exécutif s’est placé « de fait dans l’illégalité ».
Côté français aucun démenti des propos du commandant de la garde Républicaine sur RFI , l’Elysée reste sur sa version officielle limitée : « appui en termes de surveillance, d’observation et de soutien logistique », à la demande de Cotonou. Sauf que, là encore il y a un problème. En effet, le groupe insoumis souligne que rien, dans l’accord de coopération militaire franco-béninois, n’autorise une intervention opérationnelle, ni fourniture de capacités de renseignement ni appui direct. En clair, si une telle aide a été fournie sur le terrain, elle l’a été hors du cadre légal des accords bilatéraux.
Face à ces zones d’ombre, LFI exige que le Premier ministre Sébastien Lecornu s’explique devant le Parlement sur « les objectifs, le cadre juridique et les modalités » de l’intervention. Par sa franchise et sa volonté de transparence Dieudonné Djimon Tévoédjrè, a mis l’Elysée dans l’embarras, qui ne communique jamais sur les opérations des forces spéciales françaises.
























