L’Editorial de Seidik Abba, Rédacteur en chef de Mondafrique
Les rideaux sont tombés jeudi soir à Nouakchott, la capitale mauritanienne, sur la Conférence africaine pour la promotion de la paix, coorganisée par la Mauritanie du président Gazhouani et par le Forum pour la paix d’Abu Dhabi, aux Emirats Arabes Unis. Autant par ses résultats que par la qualité et le nombre des participants, cette cinquième édition de la Conférence africaine, qui a choisi pour thème principal en 2025 « le continent africain : le devoir de dialogue et l’importance de la réconciliation », n’aura pas été une grand-messe de plus.
Discussions sans tabous
La Mauritanie présidée par le président Mohamed Gazhouani est devenu un havre de tranquillié et un laboratoire pour cincevoir un nouvel ordre africain et mondial. En plénières, en ateliers et même dans les couloirs du Palais des congrès de Nouakchott et dans les hôtels, militaires, chercheurs, guides religieux, décideurs politiques, étudiants, hommes d’affaires ont échangé, sans tabous mais avec courtoisie et rigueur, sur les cinq axes de la Conférence, tous inspirés par l’actualité et les défis actuels du continent : « la situation actuelle de l’Afrique et la nécessité de diffuser la culture du dialogue », « Dialogue et réconciliation : un devoir religieux et des valeurs morales », « Dialogue et réconciliation, un patrimoine et des modèles inspirants », « Démarches intellectuelles et initiatives de terrain » et « l’Afrique et l’intelligence artificielle : un nouvel horizon pour construire la paix et promouvoir le dialogue ».
Sous l’arbre à palabres
Sur le modèle des délibérations des sociétés traditionnelles africaines sous « l’arbre à palabres », la conférence africaine a réussi le pari de mettre au cœur de ses échanges les thématiques pertinentes du dialogue et de la réconciliation nationale dans une Afrique, parsemée par des crises, de la Corne de l’Afrique au Sahel en passant par le bassin du Lac Tchad ; de l’Afrique australe au Maghreb, en passant par l’est de la république démocratique du Congo. En réunissant pendant trois jours les chefs religieux, les acteurs sociaux ainsi que les militants du dialogue et de la communication positive, l’édition 2025 a apporté une vraie valeur ajoutée aux efforts de résolution des crises et la recherche de la paix en Afrique.
Une référence mondiale
En cinq éditions seulement, la Conférence africaine pour la paix est devenue une référence mondiale, une plateforme idéale de partenariat fructueux et de dialogue bénéfique entre les acteurs de la recherche de la paix si fragile sur le continent tels que les décideurs politiques, les guides religieux, les élites sociales et même les organisations régionales et internationales. En ouvrant totalement la conférence aux médias et en diffusant largement les idées qu’elle prône aux universités et aux centres de recherche, ses promoteurs en ont fait un outil indispensable à la réflexion et à la décision sur la paix, la stabilité, le dialogue interreligieux et culturel en Afrique.
A la veille du 38 ème sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine 5 (UA) prévu les 15 et 16 février 2025 à Addis-Abeba, Ethiopie, et qui sera largement consacré aux crises africaines, la Conférence de Nouakchott arrive à point nommé pour faire avancer l’agenda de la paix sur le continent. Puissent les dirigeants africains entendre ce qui a été dit et réaffirmé dans la capitale mauritanienne. Cette manche-là n’est pas, hélas, gagnée d’avance.