Le Sénégal intensifie la sécurisation de sa frontière malienne en lançant l’opération Nawetan sensée décourager la menace djihadiste.
http://mondafrique.com/Correspondance à Abidjan, Bati Abouè
La zone de la rivière Falémé sert de frontière naturelle avec le Mali grâce à une rivière. L’armée y concentre également ses efforts parce qu’elle est riche en ressources minières, notamment l’or. Cette zone représente donc un enjeu stratégique et sécuritaire majeur pour les autorités sénégalaises qui ne veulent pas voir débarquer des mouvements terroristes.
Principal affluent du fleuve Sénégal, cette rivière est confrontée à une grave pollution en raison de l’utilisation intensive de produits chimiques destinés à l’exploitation des mines d’or, principalement artisanales, qui prolifèrent dans la région. Elle est une ressource vitale pour des milliers d’habitants qui utilisent le cours d’eau pour leurs activités agricoles et pour l’alimentation du bétail.
L’Etat sénégalais contrôle ainsi toutes activités minières de cette région confrontée à un climat difficile marqué par de fortes pluies et des niveaux records des cours d’eau la rendant parfois difficile d’accès et potentiellement propice au grand banditisme.
La contamination malienne
Les autorités sénégalaises prennent la menace terroriste au sérieux, notamment à sa frontière avec le Mali où les activités des djihadistes continuent de préoccuper Bamako. Le 13 septembre dernier, les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) sénégalaises ont ainsi lancé l’opération Nawetan dans la région de la Falémé, à la frontière avec le Mali.
Son objectif est de contrer la recrudescence des attaques jihadistes dans l’ouest malien où le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) a revendiqué trois attaques en août dernier, de même que dans la région de Kayes, près de sa frontière avec la Mauritanie.
L’opération Nawetan est destinée à prévenir les infiltrations des bandes terroristes sévissant au-delà de nos frontières avec les deux pays et à « soutenir les populations dans les villages les plus isolés », a estimé la Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées (DIRPA).
Pour ce faire, l’Armée soutenue par la Gendarmerie nationale a mobilisé des moyens à la fois aériens, fluviaux et terrestres pour cette opération conjointe qui s’inscrit dans la continuité de l’opération Niokolo, menée quelques semaines mois auparavant, afin de renforcer « l’interopérabilité des FDS dans cette région sensible », a ajouté le DIRPA.