Le Qatar au secours du président congolais Félix Tshisekedi

Après la Libye, le Kenya, le Darfour et plus récemment le Tchad, le Qatar se lance dans une nouvelle médiation sur le Continent  en proposant ses services à la République Démocratique du Congo. Le petit Emirat gazier réussira-t-il là où tout le monde a échoué ?

Depuis la mi-temps des années 2000, le Qatar s’est spécialisé dans les médiations internationales au point que, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterrez  a qualifié le petit émirat gazier de « plateforme du dialogue mondial ». Actuellement très actif dans les crises au Moyen-Orient, notamment dans les difficiles négociations entre Israël et le Hamas, Doha s’engage dans un autre round complexe de pourparlers avec le lourd et épineux dossier de la RDC.

Une série d’échecs

En effet, en acceptant cette nouvelle médiation le Qatar prend des risques, car toutes les tentatives précédentes de négociations ont échoué. Après avoir initié le Processus de Luanda, le président angolais, João Lourenço, a fini par jeter l’éponge en raison d’annulations de sommets et de manque de volonté politique de toutes les parties. L’ancien président kenyan, Uhuru Kenyatta avait, lui, conduit le Processus de Nairobi avec des  résultats similaires. Même désillusion du côté de l’Union Africaine qui avait soutenu ces initiatives régionales. En mars, Doha avait également réuni les deux présidents Tshisekedi et Kagamé, mais la méfiance était telle des deux côtés que la rencontre n’avait été suivie d’aucun effet notable. 

Des montagnes de difficulté 

Certes la mauvaise volonté politique des acteurs est un frein pour résoudre la guerre dans l’Est de la RDC mais elle n’est pas la seule. Le nombre des acteurs impliqués est une autre pierre d’achoppement. Actuellement le conflit implique : le gouvernement congolais, les rebelles du M23, l’Alliance du fleuve Congo dirigé par Corneille Naanga, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante, des acteurs régionaux comme le Rwanda, mais il faut aussi compter avec une multitude de groupes armés qui ne répondent à aucune hiérarchie.

 Selon le journaliste, Yves Buya, qui a eu accès au projet des autorités qatariennes, dans un premier temps, il s’agirait d’organiser une table ronde autour de laquelle siégeraient : Félix Tshisekedi, ses opposants, Joseph Kabila, Martin Fayulu, Moise Katumbi aux côtés de Corneille Naanga et du chef du M23, Bisimwa. A tout ce beau monde s’ajouterait un représentant de l’église catholique et un pasteur baptiste…