Selon une information exclusive du Wall Street Journal, la République islamique d’Iran a doublé le prix que Damas payait jusqu’à présent pour son approvisionnement en pétrole brut.
C’est dans le plus grand secret que Bachar el-Assad avait rencontré l’ayatollah Ali Khamenei durant le mois de mai 2022e. La télévision iranienne avait divulgué l’information seulement après le retour du président syrien en Syrie. Les relations entre Téhéran et Damas étaient « vitales »: « nous ne devons pas les laisser s’affaiblir, mais au contraire nous devons les renforcer autant que possible », a déclaré l’ayatollah Khamenei, selon un communiqué publié sur son site.
La colère grandit à Damas
La pénurie de carburant, désormais généralisée à l’ensemble du territoire syrien, pourrait avoir raison de cette belle amitié La Syrie veont en effet de devoir payer davantage pour son pétrole iranien, mais Téhéran a aussi exigé que les paiements aient désormais lieu comptant. Terminées, les livraisons à crédit !
Le choc est d’autant plus grand pour la population syrienne que la période hivernale qui s’installe amène la Syrie à consommer naturellement plus d’hydrocarbures. « Le résultat est que la Syrie souffre de sa pire pénurie de carburant depuis le début de la guerre civile » écrit le Wall Street Journal.
La colère grandit au sein des familles syriennes qui après une décennie de guerre civile, souffrent du froid, subissent le choc d’une inflation galopante et d’une monnaie locale qui a atteint son niveau le plus bas.
Conséquences géopolitiques
Toute la question est de savoir comment l’Iran va pouvoir maintenir la Syrie dans son orbite si elle n’a plus les moyens d’assurer son approvisionnement en produits énergétiques bon marché.
Le pétrole bon marché et les armes fournies gratuitement aux milices chiites actives au Liban, en Irak, en Syrie, au Yémen étaient les deux outils qui permettaient à Téhéran d’étayer une politique de domination sur l’ensemble du Moyen Orient. Cette politique vient de recevoir un coup d’arrêt, en raison des difficultés propres à l’économie iranienne, en raison de l’embargo dont souffre ce pays de la part des pays occidentaux, en raison de l’instabilité sociale qui, depuis le meurtre de Mahsa Amimi en septembre2022, continue de dérégler l’économie iranienne.