Le Maroc, un eldorado pour les entreprises françaises

Le président français qui est présent au Maroc pour une visite d’État du 28 au 30 octobre, est accompagné de quarante industriels français qui sont sur les rangs pour décrocher des contrats pu des marchés. Des partenariats pourraient être signés dans l’aéronautique et l’énergie..

Le Président français devrait clôturer ce mardi les Rencontres entrepreneuriales Maroc-France, l’occasion d’engranger de nouveaux contrats après déjà une série d’accords signés la veille en présence du roi. Il participera à une séquence dédiée aux jeux vidéo en présence de professionnels français et marocains, afin d’aider au développement de la filière au Maroc. Au total, les contrats commerciaux, investissements et prêts conclus portent sur un montant allant « jusqu’à dix milliards d’euros », a annoncé l’Élysée, sans plus de précisions.Ils portent sur le transport ferroviaire, les énergies renouvelables dont le Maroc entend devenir un champion, l’eau, le secteur portuaire ou encore la transition énergétique.

La visite d’État de Macron au Maroc scelle la réconciliation entre les deux pays

Lors du début de la brouille entre Paris et Rabat,  l’attribution de la future ligne TGV Marrakech-Agadir avait fait l’objet d’un intense lobbying de Pékin à Rabat. En 2019, la Chine s’était s’est positionnée en coulisses via sa société publique China Railway Construction Corp, spécialiste de la construction d’infrastructures ferroviaires. Les tarifs compétitifs proposés par les chinois, en plus de leur lobbying sur le dossier avait rendu la tâche ardue aux Français qui avaient jusque-là « verrouillé » le TGV marocain. Paris avait financé 51 % de la première ligne à grande vitesse (LGV) entre Casablanca et Tanger (y compris le matériel roulant), soit 1,1 milliard d’euros sous forme de prêts de la direction du Trésor et de l’Agence Française pour le Développement, bras armé finacier du Quai d’Orsay.

Ce contentieux sur le TGV Marrakech-Agadir qui n’a toujours pas été tranché aura été le déclencheur, voici cinq ans, de la crise diplomatique entre Paris et Rabat. La visite d’État de trois jours d’Emmanuel Macron permet aux industriels français d’investir ànouveau au Maroc. Cette fois, une soixantaine d’industriels français participent au voyage officiel qui devraient être particulièrement bien reçus dans l’euphorie des retrouvailles entre les deux pays 

Airbus en bonne position

La 7ème édition du Marrakech Air Show (MAS), qui ouvrira ses portes, du 30 octobre au 2 novembre à la Base Aérienne Royale Marocaine de Marrakech, promet d’être le théâtre d’une grande confrontation entre les principaux constructeurs aéronautiques mondiaux, ayant en ligne de mire le juteux marché du renouvellement de la flotte de la Royal Air Maroc (soit 188 nouveaux avions), ainsi que l’acquisition par les Forces Royales Air (FRA) de nouveaux hélicoptères de transport militaire.

L’absence de Boeing à ce grand et incontournable rendez-vous africain des industries aéronautiques et spatiales, civiles et militaires, ouvre une voie royale à l’avionneur européen Airbus, porté à bras-le-corps par le président français Emmanuel Macron, dont le dernier jour de visite coïncidera avec la journée officielle de la 7ème édition du Marrakech Air Show.

Des contrats avec l’Office des chemins de fer 

Le groupe français Nouvelles Générations d’Entrepreneurs (NGE), à travers sa filiale marocaine basée à Casablanca, vient de remporter un grand marché de l’Office national des chemins de fer (ONCF).

NGE a été chargée de la construction des ouvrages d’art et des rétablissements routiers qui vont accompagner la liaison ferroviaire du nouveau port Nador West Med. Le groupe français sera payé un peu plus de 111 millions de dirhams en contrepartie de ses prestations.

Proparco sur les rangs

Proparco, la filiale dédiée au secteur privé de l’Agence française de financement (AED), devrait participer au financement d’un projet de ligne à haute tension entre Casablanca et Dakhla, la deuxième ville du Sahara. Ce sera une « ligne de transport d’énergie décarbonée », avait précisé Bruno Le Maire lors d’une visite au Maroc en Mars.

Les projets d’Engie 

Poids lourd de l’énergie en France, le groupe Engie est présent dans une joint-venture avec Nareva, propriété de la holding royale Al-Mada. Celle-ci a été constituée en vue d’un projet hybride de plusieurs milliards de dollars combinant une usine de dessalement de l’eau de mer et un parc éolien dans la zone de Dakhla au Sahara occidental.

 Le futur port de Dakhla

La société française Sade-CGTH, elle, est impliquée dans le chantier du futur port de Dakhla Atlantique. Il s’agit d’un investissement de plus de 10 milliards de dirhams (autour d’un milliard d’euros) comprenant un port de commerce, un port dédié à la pêche côtière et hauturière, et un port consacré à l’industrie navale. « Ce port sera adossé à une zone industrialo-logistique de 1 650 hectares destinée à offrir des services industriels et logistiques de qualité », précise la presse marocaine.