Le 19 septembre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim-Alqaïda) revendique une embuscade contre des éléments des Forces armées maliennes (Fama), en travers d’un tronçon de la route bitumée RN24, reliant Soribougou et Neguela, région de Koulikouro au centre-ouest du pays.
Une chronique de « Veille sahélienne »
Les brèves séquences de film, ponctuée d’une explication sommaire en Pulaar du Macina, montrent une file de camions citernes, feux de détresse allumés, qui stationne sur une chaussée manifestement sous le contrôle des jihadistes. Les chauffeurs se sont enfuis. Quelques véhicules de stockage de carburant brûlent. Leur fumée s’élève, visible de loin, au-dessus de la forêt. L’emprise du Gsim à l’intérieur des espaces boisés du Mali se confirme, autant que la rupture de la chaîne d’approvisionnement en produits pétroliers. Les démentis du pouvoir central et ses envolées relatives à la « monte en puissance » et aux « ratissages se poursuivent » perdent de leur vraisemblance. Les illusions de l’autosatisfecit s’évaporent, à l’épreuve du réel.
Il y a lieu de le rappeler ici, lors de son audience du 16 septembre, accordée aux corporations des importateurs et transporteurs, le chef du gouvernement, le Général de division Abdoulaye Maïga, affirmait : « le travail continue. Même si nous devons aller chercher notre carburant à pied avec des cuillères, nous allons le faire ».
Lire notre dépêche du 18 septembre : https://t.me/veillesah/187
Le GSIM multiplie les assauts

Or, la pénurie et la spéculation subséquente commencent à marquer Bamako, sans épargner d’autres villes; mais le gouvernement malin dit de « transition » tient en façade et rassure, en dépit des prodromes évidents de la déliquescence. Le Gsim se garde, pour l’instant, d’administrer une localité. En infériorité d’artillerie, de cavalerie, de couverture dans les airs, il privilégie la guerre d’attrition, jalonnée d’une incessante alternance d’assauts et de replis tactiques. Néanmoins, a contrario de la vox populi, la capitale n’est pas encerclée. Bamako dispose d’une défense solide, d’une aviation et de centaines de drones.
Malgré leur handicap comparé en nombre de fantassins, les Fama détiennent toujours l’avantage théorique de de l’organisation, de l’unité de commandement et de la qualité nettement supérieure des équipements. En revanche, l’ennemi ne cesse d’amasser d’impressionnants butins à l’issue des combats. Pire, le moral de la troupe s’effondre et la ferveur des civils, parmi les partisans de la junte, ne s’exprime plus que par la virulence de l’insulte et la dénégation sur les réseaux.
Le 22 Septembre, le jour de tous les dangers
Quant à l’Etat islamique au Sahel (Eis), sa présence se restreint au nord-est, vers Menaka et ses confins. Contrairement à ses franchises sur la frontière entre le Burkina et le Niger, il ne parvient pas à investir le reste du Mali. Le Gsim et l’Eis se vouent, depuis 5 ans, une animosité fratricide qui tourne à l’avantage du premier mais l’Afghanistan et la Syrie rappellent combien la surenchère de la tuerie est consubstantielle à l’islamisme. Le Sahel n’échappera à la règle.
La plupart des observateurs s’attendent à une intensification des attaques, à l’occasion de la fête de l’Indépendance, le 22 septembre courant.
L’ampleur des incendies au début de l’embargo :
La déclaration du premier Ministre :
Carte: https://t.me/veillesah/ 197