Le duel entre Algérie/Maroc au 38 ème Sommet de l’Union africaine

L’Algérie et le Maroc ont brigué chacun jeudi 12 février 2025 à Addis-Abeba le seul siège qui revenait à l’Afrique du Nord au Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine. Les deux pays seront à nouveau en compétition pour la vice-présidence de la Commission de l’organisation continentale lors de son 38 ème Sommet organisé ce week-end dans la capitale éthiopienne.

Par Seidik Abba

A peine a-t-il fini tenté de départager l’Algérie et le Maroc pour le siège du Maghreb au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine que le reste du continent va devoir choisir entre la candidature de la Marocaine Latifia Akharbach, ancienne journaliste devenue diplomate, et celle de l’Algérienne Selma Malika Haddadi, ambassadrice d’Algérie en Ethiopie pour le poste de Vice-président de la Commission de l’Union africaine. A la veille du 38 ème Sommet de l’UA, qui s’ouvre ce samedi dans la capitale éthiopienne, chaque camp a dépêché des émissaires un peu partout sur le continent pour vanter les mérites de sa candidate pour ce poste de numéro 2 de la Commission qui a dans son portefeuille les Finances et les ressources humaines.

L’Egypte et la Libye en arbitres

Selon les nouvelles de l’élection à l’Union africaine, en 2025 la présidence de la Commission revient à l’Afrique de l’Est et la vice-présidence de la Commission à l’Afrique du Nord. Outre l’Algérie et le Maroc, l’Egypte a décidé de lancer dans la bagarre sa candidate Hanan Morsy, économiste, ancienne haute fonctionnaire à la Banque africaine de développement (BAD) et à la Commission des Nations unies pour l’Afrique (CEA). La Libye, de son côté, va aligner dans ce duel de femmes sa ressortissante Najat Elhajjaji, ancienne ambassadrice de Libye au siège des Nations unies à Genève, en Suisse.

Sommet dominé par les crises

Outre l’élection du président et du vice-président de la Commission le 38 è Sommet de l’UA sera dominé par les crises que connaît le continent, de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) au Soudan en passant par le Sahel. Faute d’avoir obtenu à mettre face-à-face le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagamé, il est plus que probable que la Commission économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) portent la crise dans l’Est devant le 38 ème Sommet de l’UA. Autre crise, autre urgence, la trentaine de chefs d’Etat attendus à Addis-Abeba devra se pencher sérieusement sur la guerre civile qui déchire depuis plus de dix-huit mois le Soudan où les affrontements entre le chef de l’armée Abdel Fattah Al-Burhan et le patron des Forces de soutien rapide (FSR) Mohamed Hamdan Dogolo dit Hametti ont fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés internes et de réfugiés. L’agenda international marqué par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche sera par ailleurs examiné par le 38 ème Sommet.