L’adhésion d’Afreximbank et de Standard Bank au système international CIPS (Cross‑Border Interbank Payment System) marque une étape importante pour l’intégration financière africaine. Elle illustre une volonté claire : fluidifier les échanges, réduire les coûts de transaction et diversifier les canaux de paiement au-delà des systèmes de compensation traditionnels centrés sur le dollar américain.
La rédaction de Mondafrique
Jusqu’à présent, les règlements interbancaires transfrontaliers demeuraient lents et coûteux, particulièrement pour les petites et moyennes entreprises. Ces dernières subissaient des délais de traitement longs, des frais élevés et des écarts de change défavorables.
L’intégration au CIPS offre une alternative plus directe : les paiements s’effectuent plus rapidement, avec moins d’intermédiaires bancaires et une meilleure visibilité sur les coûts finaux. Ce gain d’efficacité opérationnelle se traduit par une amélioration de la trésorerie et une réduction du risque de change.
Diversification des cadres monétaires
La dépendance structurelle aux règlements en dollar américain a longtemps limité la flexibilité des banques africaines. En rejoignant une infrastructure internationale multidevise, les établissements financiers peuvent désormais ajuster leurs transactions à la réalité des flux commerciaux, notamment lorsque d’autres devises deviennent plus pertinentes pour certains secteurs ou partenaires.
Cette diversification contribue à stabiliser les coûts d’importation et renforce la résilience des économies africaines face aux chocs monétaires externes. Elle ouvre également la voie à une réallocation plus équilibrée des devises dans les portefeuilles institutionnels.
Impact sur la compétitivité et la dynamique bancaire
Pour les entreprises africaines, disposer de plusieurs canaux de règlement constitue un avantage stratégique. Les opérations deviennent plus prévisibles, la gestion du risque financier gagne en efficacité et les marges commerciales se sécurisent.
Les banques, de leur côté, y voient l’opportunité d’élargir leur offre de services, d’attirer une clientèle transnationale et de renforcer leur rôle dans l’intermédiation régionale. En réduisant les coûts d’entrée au commerce international, elles participent à la consolidation d’un espace économique africain plus intégré et mieux connecté aux marchés mondiaux.
Une dynamique régionale en construction
L’adoption du CIPS s’inscrit dans une trajectoire plus vaste de modernisation financière. Elle converge avec plusieurs initiatives panafricaines de paiement et de compensation destinées à harmoniser les cadres réglementaires et techniques des systèmes bancaires nationaux.
À terme, cette transformation pourrait permettre au continent de renforcer son autonomie financière, d’optimiser les circuits intra‑africains et de mieux capter la valeur créée par l’essor du commerce régional. Le véritable enjeu n’est pas seulement technique : il est structurel, car il concerne la capacité des institutions africaines à s’insérer durablement dans une architecture monétaire plus diversifiée et plus fluide.



























