.En annonçant qu’il se rendrait à Libreville en mars 2023 pour la tenue d’un One planet Summit
Par la rédaction de Mondafrique.
À Libreville, la capitale du Gabon, personne n’y croyait plus vraiment : l’arrivée d’un président français dans le pays. En effet, depuis plus de dix ans – depuis Nicolas Sarkozy donc – un président français ne s’était plus rendu au Gabon où Ali Bongo avait remplacé son père qui avait régné sur le Gabon pendant plus de 40 ans.
L’inquiétante tiédeur de Paris
Pourtant, le régime de Libreville avait fait des pieds et des mains pour avoir une visite de François Hollande puis de son successeur Emmanuel Macron, en vain. Cette tiédeur de Paris était perçue comme le début d’un lâchage du pouvoir de la désormais dynastie Bongo installée à la tête du Gabon en 1967 par Charles de Gaulle via son « monsieur Afrique » Jacques Foccart. Un sentiment qui avait été renforcé la position de Paris tiède là aussi face aux élections frauduleuses et sanglantes de l’été 2016.
« Mon ami Emmanuel Macron »
Sans être ostracisé par Paris, Ali Bongo s’était senti peu aimé et soutenu par l’Élysée à tout le moins bien moins que son père Omar Bongo disparu en 2009. Friand de « relations personnelles, »voire « amicales » avec les dirigeants français, Ali Bongo avait vu ses efforts de se rapprocher de François Hollande et d’Emmanuel Macron pas franchement été couronnés de succès. On se souvient du One planet summit du
« Les messieurs anglais »
Déçu, Ali Bongo s’était tourné vers Londres où il était mieux accueilli et moins critiqué par la presse anglaise que les Gabonais ne lisent pas à l’exception de quelques-uns. Menée par les « messieurs anglais » en tête desquels un certain Lee White actuel ministre des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement, chargé du Plan Climat et du Plan d’Affectation des Terres du Gabon, le lobbying des « messieurs anglais » s’avère payant. Ali Bongo se pose et s’impose à Londres comme un défenseur très fervent du climat ce qui ne manque pas de séduire l’actuel Roi Britannique Charles III qui lui fait les honneurs de sa maison…
Le soutien appuyé d’Emmanuel Macron
Mais en politique, les choses changent et parfois aussi la chance sourit aux potentats. Ali Bongo, physiquement diminué depuis son AVC survenu en octobre 2018 en Arabie Saoudite, est reçu avec beaucoup d’égards et de bienveillance par Emmanuel Macron à l’Élysée le 12 décembre 2021. Ce jour-là, Emmanuel Macron évite à Ali Bongo de tomber des marches de l’Élysée et le raccompagne en le soutenant au sens strict du terme jusqu’à sa voiture.
Chèque en blanc
Déçu par le fait qu’Emmanuel Macron se soit rendu au Cameroun voisin en juillet 2022 sans faire le détour de Libreville qui était selon certaines sources prévu, Ali Bongo et son régime sont désormais aux anges. Car la venue au Gabon d’Emmanuel Macron en mars 2023 dans le cadre d’un sommet international à portée mondiale constitue à n’en point douter un soutien de premier plan à un régime prédateur au pouvoir depuis 1967 et qui compte bien se maintenir très longtemps encore à la tête du Gabon.
L’arrivée d’Emmanuel Macron au Gabon à 5 mois des élections présidentielles de 2023 aura forcément un impact politique et social. Un impact négatif, car le soutien d’Emmanuel Macron à Ali Bongo constitue un chèque en blanc pour le régime de Libreville dont la brutalité bien que dissimulée est réelle.
Un chèque en blanc qu’Ali Bongo – soucieux de voir son fils Nourredine Bongo lui succéder – saura très bien utiliser.
Bonjour,
C’est toujours la même chanson entre la France ex pays colonisateur et présent néo-colonisateur et les pays africains corrompus. Je suis écœuré de voir, plus de 60 ans après les soi-disant indépendances, les mêmes comportements. A quand les occidentaux, en tête la France, comprennent qu’ils sont responsables de leurs malheurs et de celui d’une population estimée en 2022 à 1 426 736 000. Les occidentaux sont à l’origine de l’immigration sud nord et des milliers de morts en mer méditerranée. Je constate, de tout le temps, ces politiciens occidentaux cherchent à résoudre les problèmes alors qu’il s’occuper de l’origine de ces problèmes. La fameuse phrase du général Vietnamien Von Nguyen GIAP s’applique très bien : « Les colonialistes sont des mauvais élèves de l’histoire ».