L’armée française chassée du Niger par la junte au pouvoir

Alors que tout Niamey se prépare à une intervention armée étrangère, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie a dénoncé hier les accords de coopération avec la France dans le domaine de la sécurité et de la défense.

Dans son communiqué numéro 19, il révoque tous les textes ayant permis l’installation des soldats français sur le sol nigérien ces dernières années, après avoir critiqué «l’attitude désinvolte et la réaction de la France relativement à la situation interne qui prévaut dans notre pays». Cette décision paraît logique dans le contexte de l’hostilité ouverte de Paris contre la junte et d’une intention possible de l’attaquer militairement. L’ancien ministre des Affaires étrangères Hassoumi Massoudou a en effet signé une lettre autorisant «le partenaire français à effectuer des frappes au sein du Palais présidentiel afin de libérer le Président Mohamed Bazoum», renversé le 26 juillet.

Le communiqué énonce la liste des accords concernés par cette décision : celui du 19 février 1977 sur la coopération militaire technique conformément à son article 12 et au préavis de trois mois, l’accord du 25 mai 2013 relatif au régime juridique de l’intervention des militaires français au Niger pour la sécurité au Sahel conformément à son point 7 et son préavis d’un mois, l’accord du 19 juillet 2013 sur le statut des militaires français présents au Niger dans le cadre de l’intervention française pour la sécurité au Sahel conformément à son article 13 et au préavis de 6 mois, l’arrangement technique du 2 janvier 2015 relatif au stationnement et aux activités du détachement inter-armé français sur le territoire de la République du Niger conformément à son article 13 et au préavis de 30 jours et le protocole additionnel du 28 avril 2020 déterminant le statut des détachements non français de la force Takouba, conformément à son article 4 et au préavis de 90 jours.

En gras dans le communiqué, la phrase sur le stationnement et les activités du détachement inter-armé français soumis semble indiquer que l’armée française devra quitter le territoire à l’expiration du préavis de 30 jours prévu par l’accord de 2015.

Dans les communiqués suivants, publiés hier soir également, le CNSP «appelle la population ngiérienne à la vigilance à l’égard des espions et des forces armées étrangères et l’invite à transmettre aux autorités les plus proches toute information relative à l’entrée ou au mouvement d’individus suspects.» Le communiqué numéro 21 précise que «la CEDEAO étant impersonnelle, toute agression ou tentative d’agression contre l’Etat du Niger verra une riposte immédiate et sans préavis des forces de défense et de sécurité nigérienne sur un de ses membres, à l’exception des pays amis suspendus.»

Enfin, la liste des membres du CNSP a été officiellement publiée. Outre les officiers supérieurs figurant sur les photos déjà connues, on y trouve tous les chefs de corps du pays.

Le même jour, un décret a mis fin aux fonctions de quatre ambassadeurs du Niger à l’étranger, tous proches du régime civil déchu soupçonnés, sans doute, de travailler à la préparation de l’offensive militaire étrangère : à Paris, Washington, Lomé et Abuja. Les visas ne pourront plus être délivrés à partir de ces capitales.

 

La junte a levé la mesure de couvre-feu pour permettre aux citoyens de veiller dans les rues et de donner l’alerte en cas d’attaque. C’est une bien à une veillée d’armes qu’on assiste désormais dans la capitale.

1 COMMENTAIRE

  1. Bravo pour nos frères du Niger, ils sont la fierté de tous les Africains qui se battent contre ce mal néo-colonialiste Français qui spolie les richesses de notre généreuse Afrique!

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