La semaine culturelle africaine du 3 au 10 janvier en six moments clés !

En ce début d’année 2025, du cinéma qui bouscule les traditions aux festivals vibrants de cultures, des romans visionnaires aux hommages à des artistes exceptionnels, plongez au cœur d’une semaine culturelle africaine effervescente. Notre sélection vous invite à un périple inspirant, de l’Afrique du Sud à l’Égypte en passant par la Tunisie.

 1- Afrofuture : cap sur Cape Town pour 5 jours d’Afrovibe

 Afrofuture pose ses valises à Cape Town pour une première édition sud-africaine. Un festival culturel qui promet de marquer les esprits avec une programmation riche en musique, art et découvertes du 3 au 7 janvier 2025.

L’aventure Afrofuture continue de tracer sa route à travers le continent africain. Après avoir conquis le Ghana depuis sa création en 2017, ce festival emblématique franchit une nouvelle étape en s’installant à Cape Town, en Afrique du Sud, pour une série d’événements qui s’annoncent mémorables. Du 3 au 7 janvier 2025, la ville du Cap va vibrer au rythme des cultures africaines, mêlant harmonieusement tradition et modernité.

Le festival démarre en beauté le 3 janvier avec une soirée qui promet d’illuminer le Rooftop On Bree. L’événement Afrofuture x PVO invite les participants à une expérience unique sous le thème « All Whites ». Cette dress code élégant, exigeant une tenue entièrement blanche, créera une atmosphère visuelle saisissante alors que les afro-vibes résonneront dans la nuit capétonienne. Les organisateurs ont tenu à préciser que l’événement est strictement réservé aux personnes majeures, une pièce d’identité valide étant requise à l’entrée.

L’aventure se poursuit le 4 janvier avec une collaboration exceptionnelle entre Afrofuture et Strictly Soul. Le cadre choisi pour cette rencontre n’est autre que l’Ostrich Farm, un lieu atypique qui servira d’écrin à un concert prometteur. Au-delà de la simple performance musicale, l’événement propose une véritable immersion dans la culture africaine, créant un pont entre les différentes expressions artistiques du continent.

Pour permettre aux festivaliers de profiter pleinement de cette expérience unique, les organisateurs ont conçu un forfait voyage complet, disponible du 2 au 7 janvier. Cette formule tout inclus, proposée à partir de 350 dollars, s’adapte aux besoins de chacun, qu’il s’agisse de voyageurs solitaires ou de groupes pouvant aller jusqu’à 30 personnes. Le package comprend non seulement le transport terrestre et l’hébergement, mais également un ensemble d’activités soigneusement sélectionnées. Les participants bénéficieront des services d’un guide local, garantissant une expérience authentique et enrichissante. L’assistance pour les formalités de visa est également incluse, facilitant ainsi les démarches administratives des visiteurs internationaux.

Cette première édition capétonienne s’inscrit dans la continuité des succès rencontrés par Afrofuture au Ghana. Le festival a su s’imposer comme une plateforme majeure de célébration et de promotion de la diversité culturelle africaine. En choisissant Cape Town comme nouvelle destination, les organisateurs démontrent leur volonté d’explorer et de mettre en lumière les différentes facettes du continent.

La programmation, savamment orchestrée, offre un équilibre parfait entre musique, art contemporain, mode et gastronomie. Chaque événement a été pensé comme une pierre à l’édifice de la culture africaine moderne, tout en honorant ses racines traditionnelles. Les participants auront ainsi l’opportunité de vivre une expérience multisensorielle, où chaque moment promet d’être une découverte.

Pour les amateurs de culture africaine, les passionnés de musique, ou simplement les curieux en quête de découvertes authentiques, ce rendez-vous à Cape Town promet d’être une expérience inoubliable, alliant parfaitement festivités et enrichissement culturel.

2- Le cinéma africain brille au Festival de Luxor 2025

 La 14e édition du Festival du film africain de Luxor s’annonce comme un rendez-vous majeur du cinéma continental. Du 9 au 14 janvier 2025, la ville historique égyptienne accueillera projections, hommages et ateliers créatifs.

 La ville millénaire de Luxor s’apprête à vibrer au rythme du septième art africain pour la 14e édition de son prestigieux festival. Sous la présidence de Sayed Fouad et la direction d’Azza El Hosseiny, le Festival du film africain de Luxor (LAFF) confirme son statut d’événement culturel majeur. Organisé par l’Independent Shabab Foundation (ISF), ce rendez-vous cinématographique promet six jours intenses de célébration du cinéma africain, du 9 au 14 janvier 2025.

Cette édition met en place une structure de compétition ambitieuse, articulée autour de quatre catégories distinctes. La section des longs métrages accueillera des œuvres de plus de 60 minutes, qu’il s’agisse de documentaires ou de fictions, offrant ainsi une vitrine exceptionnelle à la richesse narrative du continent. Les courts métrages ne sont pas en reste, avec une catégorie ouverte aux productions de fiction, documentaires, animations et œuvres expérimentales, témoignant du dynamisme créatif des jeunes réalisateurs africains.

Une attention particulière est portée à la diaspora africaine, avec une compétition dédiée qui permet de maintenir et renforcer les liens culturels au-delà des frontières géographiques. Le festival fait également la part belle aux talents locaux en réservant une catégorie aux films d’étudiants égyptiens, créant ainsi un tremplin précieux pour la nouvelle génération de cinéastes.

Pour garantir la fraîcheur et l’exclusivité de sa programmation, le LAFF impose des critères de sélection stricts : tous les films en compétition doivent avoir été produits en 2024 et connaître leur première projection égyptienne lors du festival. Ces œuvres doivent soit être réalisées par des cinéastes africains, soit traiter de thématiques en lien direct avec le continent.

L’édition 2025 se distingue également par ses hommages aux figures marquantes du cinéma africain. Le festival célébrera le talent de l’acteur égyptien Khaled El Nabawy et rendra un hommage posthume à l’inoubliable Nour El Sherif, légende du cinéma arabe. Le réalisateur égyptien Magdy Ahmed Aly sera également mis à l’honneur, aux côtés du cinéaste sénégalais Moussa Sène Absa, reconnu pour sa vision unique du continent. L’actrice et réalisatrice ghanéenne Akosua Busia et l’acteur tunisien Ahmed Hafiane complètent cette liste d’artistes distingués.

L’engagement du festival envers le développement du cinéma africain se manifeste notamment à travers l’atelier Factory. Cette initiative d’écriture de scénario, organisée en partenariat avec Film Independent et l’ambassade américaine au Caire, offre une formation intensive de quatre jours aux jeunes scénaristes africains. Cette démarche souligne la volonté du festival de contribuer activement à l’émergence de nouveaux talents.

3- Le Cape Town Street Parade enflamme la ville !

Le plus grand festival culturel d’Afrique envahit les rues de Cape Town le 4 janvier 2025. Plus de 100 000 spectateurs sont attendus pour cette célébration historique mêlant musique et traditions.

Les rues historiques de Cape Town s’apprêtent à vibrer au rythme du Cape Town Street Parade, également connu sous le nom de Tweede Nuwe Jaar. Cette célébration annuelle, qui puise ses racines dans l’histoire des esclaves du Cap au 19e siècle, s’est transformée au fil des décennies en un spectaculaire festival culturel, le plus important d’Afrique.

Le 4 janvier 2025, de 11h00 à 22h00, la ville deviendra une scène géante où 20 000 artistes issus de 18 troupes de ménestrels défileront dans une explosion de couleurs et de musique. Organisé conjointement par la Kaapse Klopse Karnival Association, la ville de Cape Town et Hollywoodbets, l’événement promet d’attirer entre 80 000 et 100 000 spectateurs.

Le parcours, soigneusement choisi, emmènera le public dans un voyage à travers l’âme de la ville. Partant de District Six, le cortège traversera des lieux emblématiques comme le City Hall et Darling Street, avant de serpenter dans les ruelles colorées du Bo-Kaap. Pour les spectateurs souhaitant profiter du spectacle confortablement, 700 places assises seront disponibles dans les tribunes Hollywoodbets Purple Mile, tandis que l’accès général à l’événement reste entièrement gratuit.

Le festival puise sa force dans une tradition centenaire. Au 19e siècle, le 2 janvier était l’unique jour de congé accordé aux esclaves du Cap, qui en profitaient pour célébrer leur culture. Cette journée de liberté s’est progressivement transformée en une fête populaire majeure, symbole de résilience et de joie collective qui transcende aujourd’hui les communautés.

Le spectacle lui-même est une démonstration époustouflante de talent et de créativité. Les artistes, vêtus de costumes éclatants, rivalisent d’imagination dans leurs chorégraphies. L’air résonne des sons mêlés des banjos, guitares, tambours ghoema, trombones et tubas, créant une symphonie unique qui accompagne les danses synchronisées des troupes. Ces performances ne sont pas de simples divertissements : elles perpétuent les récits et les traditions du Cap, transformant les rues en un livre d’histoire vivant.

L’organisation de l’événement a été minutieusement pensée pour garantir une expérience optimale. De 6h00 à 23h55, plusieurs artères du centre-ville seront fermées à la circulation pour faciliter le passage du cortège et assurer la sécurité des spectateurs. Les organisateurs conseillent au public de planifier leurs déplacements en avance pour profiter pleinement des festivités.

4- Avec Umjolo, l’amour défie les traditions en Afrique du Sud

 Une jeune Sud-Africaine promise au mariage voit sa vie bouleversée par la rencontre d’un musicien de jazz. Netflix présente ce film sensible sur la quête d’identité et l’émancipation.

Le cinéma sud-africain s’enrichit d’une nouvelle pépite avec Umjolo : C’est moi qui décide, disponible sur Netflix depuis le 3 janvier 2025. Cette comédie romantique signée Zuko Nodada explore avec finesse les tensions entre tradition et modernité à travers le parcours de Mayi, une jeune femme en quête de liberté.

L’histoire nous plonge dans le quotidien de Mayi, une Sud-Africaine dont la vie semble tracée d’avance avec un mariage imminent. Mais le destin en décide autrement lorsqu’elle croise la route d’un saxophoniste passionné. Cette rencontre fortuite devient le catalyseur d’une profonde remise en question, bouleversant ses certitudes et l’obligeant à confronter ses désirs aux attentes de sa famille.

Le réalisateur Zuko Nodada s’inscrit dans une nouvelle vague du cinéma sud-africain qui ose aborder frontalement les contradictions de la société contemporaine. À travers le personnage principal, il dresse le portrait nuancé d’une jeunesse tiraillée entre le respect des valeurs ancestrales et les aspirations à l’émancipation. La musique, particulièrement le jazz incarné par le saxophoniste, devient une métaphore puissante de cette quête de liberté.

Le casting, composé de talents émergents du cinéma sud-africain, apporte une authenticitéé remarquable au récit. La chimie entre les acteurs principaux transcende l’écran, donnant vie à une histoire d’amour aussi crédible que touchante. Les personnages secondaires, notamment les membres de la famille de Mayi, enrichissent l’intrigue de leurs propres conflits et évolutions, créant un tableau riche des dynamiques familiales contemporaines.

La mise en scène sensible de Nodada alterne habilement entre moments d’intimité et séquences plus légères. La photographie sublime les paysages sud-africains, tandis que la bande sonore, dominée par le jazz, souligne avec justesse les émotions des personnages. Cette approche visuelle et sonore contribue à créer une atmosphère immersive qui permet aux spectateurs de s’identifier pleinement aux protagonistes.

Au-delà de son ancrage culturel spécifique, le film porte un message universel sur l’importance de l’authenticité et le courage d’être soi-même. Il aborde avec subtilité des thèmes essentiels comme l’émancipation féminine, le poids des traditions et la quête identitaire, résonnant ainsi bien au-delà des frontières sud-africaines.

5- Simi Mazulu, l’unité africaine au cœur d’une fiction

Un fonctionnaire onusien imagine, lors d’un vol vers Kinshasa, une Afrique unie et fédérale. Le roman de Virgile Rivet Samba-Moussinga explore cette vision ambitieuse du panafricanisme.

Dans une œuvre visionnaire de 115 pages, l’écrivain et juriste congolais Virgile Rivet Samba-Moussinga nous transporte au cœur d’une réflexion profonde sur l’avenir du continent africain. Son roman Simi Mazulu prend naissance dans les airs, alors qu’un fonctionnaire des Nations Unies survole l’Afrique à bord d’un vol Ethiopian Airlines en direction de Kinshasa, pour une mission humanitaire en RDC.

C’est durant ce voyage que le protagoniste, originaire de la République du Congo, voit émerger dans son esprit la figure énigmatique de Simi Mazulu. Ce personnage devient le catalyseur d’une transformation continentale sans précédent, incarnant l’espoir d’une Afrique renouvelée et unie. Le récit nous emmène à Brazzaville, où une conférence panafricaine historique pose les jalons d’un changement radical : la création d’un État fédéral regroupant cinquante-quatre nations africaines sous une même bannière.

La force du roman réside dans sa capacité à naviguer entre deux dimensions distinctes. D’un côté, il dépeint une vision utopique d’une Afrique unifiée et prospère, et de l’autre, il reste ancré dans la réalité contemporaine avec ses défis et ses crises. Cette dualité soulève une question centrale qui traverse l’œuvre : qui est véritablement Simi Mazulu, et comment peut-on transformer cet idéal panafricain en réalité tangible ?

Le personnage de Simi Mazulu est construit comme une figure messianique, porteur d’espoir pour un peuple marqué par les divisions et les blessures du passé. À travers lui, l’auteur explore les possibilités de réformes institutionnelles nécessaires à l’émergence d’une nouvelle civilisation africaine, capable de transcender les frontières héritées de la colonisation.

L’engagement de l’auteur pour l’unité africaine ne se limite pas à la fiction. Cofondateur de la Plateforme Panafricaine pour la Justice et l’Éthique, Samba-Moussinga met son expertise de juriste au service d’une initiative qui rassemble professionnels et étudiants d’Afrique et de sa diaspora. Cette expérience enrichit la profondeur de son récit et lui confère une authenticitéé particulière.

Le roman entre en résonance directe avec les ambitions de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui vise à transformer l’Afrique en puissance mondiale. Cette vision d’une Afrique unie, dirigée par ses citoyens et représentant une force dynamique sur la scène internationale, trouve un écho puissant dans les pages de Simi Mazulu. L’œuvre devient ainsi un pont entre les aspirations institutionnelles et l’imaginaire collectif africain.

À travers ce récit compact mais dense, Samba-Moussinga présente une méditation approfondie sur les possibilités de transformation du continent africain.

6- Musique : Atef fait vibrer l’espoir avec Moi j’y crois

Le chanteur franco-tunisien Atef, révélé par The Voice, signe son retour avec un single inspirant. Moi j’y crois célèbre une jeunesse engagée, portant un message d’espoir universel.

Atef Sedkaoui affirme une fois de plus sa place singulière dans le paysage musical francophone avec Moi j’y crois, un single qui résonne comme un hymne pour toute une génération. L’artiste franco-tunisien, dont la voix cristalline avait conquis le public lors de la première saison de The Voice en 2012, poursuit son engagement artistique en célébrant une jeunesse déterminée à changer le monde.

Le parcours d’Atef est à l’image de sa musique : riche et métissé. Né à Toulon dans une famille d’origine tunisienne, il a su très tôt transcender les frontières musicales. Dès 2000, il fonde le groupe M’Source, développant une World electro qui puise dans ses racines méditerranéennes tout en embrassant la modernité. Son talent l’a rapidement propulsé sur la scène internationale, le menant jusqu’à Londres où il a collaboré avec des légendes de la musique comme Nile Rodgers et Elton John. En 2014, la sortie de son premier album solo  Perfect Stranger  sous le label Universal Mercury marque une étape importante dans sa carrière.

 

Moi j’y crois, sorti le 29 novembre 2024, – et qui poursuit son bout de chemin – s’inscrit dans une continuité artistique tout en marquant une évolution. La production, fruit d’une collaboration entre Atef et John Robertson à la composition, bénéficie d’arrangements soignés où se mêlent les guitares virtuoses de Haja Madagascar et les interventions musicales polyvalentes de Robertson. Les chœurs, assurés par Atef lui-même et Max Olivier, ajoutent une dimension chorale qui amplifie le message d’espoir.

La force du titre réside dans sa capacité à allier une mélodie envoûtante à un message profondément actuel. La voix caractéristique d’Atef, tantôt douce, tantôt puissante, porte des paroles qui touchent en plein cœur. Sans tomber dans la naïveté, le texte évoque une jeunesse qui, face aux défis contemporains, garde intacte sa foi en l’avenir et sa détermination à construire un monde meilleur.

Ce nouveau single s’inscrit dans une série de sorties remarquées depuis 2020, incluant Le soleil se lève, Ils s’aiment, Je le sens, je le vois, je le sais et Marseille. Chaque titre témoigne de l’engagement constant d’Atef pour des causes qui lui tiennent à cœur, confirmant sa position d’artiste conscient et impliqué dans les enjeux de son temps.

La polyvalence d’Atef ne se limite pas à la musique. Il met également son talent d’auteur-compositeur au service du théâtre, contribuant notamment aux pièces Marseillons de Cyril Lecomte et Inspérables de Laurent Junca. Son implication dans le monde du cinéma, notamment à travers la bande originale du court-métrage primé Vivant de Samir Bouallegue, démontre sa capacité à transcender les genres artistiques.