Alors qu’Israël semble sur le point de mener ce dimanche une brutale offensive militaire qui pourrait s’avérer déterminante pour l’avenir de Gaza, le sentiment anti hamas de la population se développe dans l’enclave affamée et détruite.
L’armée israélienne a annoncé dimanche lancer de « vastes opérations terrestres » dans la bande de Gaza, en parallèle de négociations indirectes à Doha pour obtenir un cessez-le-feu.
Elle a affirmé dans un communiqué que l’armée avait lancé « de vastes opérations terrestres dans le nord et le sud de la bande de Gaza », au lendemain de l’intensification de ses bombardements sur le territoire palestinien assiégé.
L’impopularité grandissante du Hamas
« Le sentiment général parmi les Palestiniens de Gaza, c’est que le Hamas ne se soucie ni de leurs vies ni de leurs souffrances », affirme Mkhamer Abusada, professeur de sciences politiques en exil au Caire, dans une interview au Wall Street Journal. « Les Gazaouis pensent que le Hamas est surtout préoccupé par sa propre survie », ajoute-t-il …
L’organisation islamiste est de plus en plus affaiblie : alors que les derniers bombardements israéliens auraient fait une centaine de morts pour la seule journée de samedi, au cinquième jour de l’offensive, le leader Mohammad Sinwar semble bien avoir été tué cette semaine durant l’opération. Frère et remplaçant de l’ancien chef gazaoui Yahya Sinwar, orchestrateur des massacres du 7 octobre lui-même éliminé par les Israéliens l’année dernière, le militant en chef a pu être tué durant le bombardement de l’hôpital européen de Gaza mardi, selon des médias saoudiens cités par le quotidien britannique « The Financial times ». L’autre frère aîné de Sinwar, professeur dans une université locale, a également succombé lors du même bombardement, ajoutent ces mêmes médias.
L’échec du Trump Tour
L’intensification des bombardements israéliens s’est accrue durant la tournée proche oriental de Donald Trump, qui s’est achevée en fin de semaine après des visites en Arabie Saoudite, au Qatar et aux Emirats Arabes Unis.
Le « FT » constate que si « les officiels israéliens avaient estimé que ce voyage permettrait d’ouvrir ‘une fenêtre d’opportunité’ susceptible de déboucher sur un échange d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens, au final, Trump n’aura réussi qu’à négocier la libération d’un seul otage, qui possède la double nationalité israélo-américaine ».
Et si Trump a engrangé des succès économiques en signant de très importants contrats avec les monarchies pétrolières, l’impact de sa tournée diplomatique sur l’évolution du conflit à Gaza est nul. Comme le remarque le quotidien francophone libanais « L’Orient Le jour », Trump « avait entamé son second mandat avec des promesses de paix. Mais après quatre mois à la Maison-Blanche, et quatre jours de visite au Moyen-Orient, le « Trump Tour » s’achève sans avancées concrètes sur le dossier gazaoui.« Le journal cite Yossi Mekelberg, professeur de relations internationales, selon lequel « Trump recherche des succès rapides, à l’image de ces trillions de dollars empochés en quelques jours ».
Sans doute, avance l’expert, parce que Trump perçoit la question d’Israël et de Palestine « comme un obstacle à ses succès, il a désormais tendance à la marginaliser ».
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Bruno Philip