Les médias israéliens gardent l’œil sur la force d’élite du Hezbollah Radwane, dont les activités clandestines hantent les chefs militaires israéliens à la frontière entre la Palestine occupée et le Liban.
Le quotidien israélien «Haaretz» s’est de nouveau penché sur cette force, alors que l’intérieur palestinien vit une escalade importante, dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et dans la ville sainte d’al-Qods occupées, sur fond des tentatives de colons extrémistes de profaner la mosquée d’al-Aqsa. Faisant craindre l’éclatement d’un conflit militaire comme cela avait eu lieu l’an dernier pendant le mois de Ramadan et une intervention du Hezbollah dans ce conflit. L’an dernier, le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah avait établi une équation au cas d’atteinte à la mosquée al-Aqsa, menaçant d’un conflit régional impliquant les forces de l’Axe de la résistance.
«Les frontières avec le Liban ont subi un changement fondamental en raison de l’arrivée de la Force Radwane, la force d’élite du Hezbollah», a-t-il écrit ce jeudi 21 avril.«La Force Radwane a été déployée dans le sud du Liban après des années d’expérience accumulée pendant la guerre en Syrie», rapporte le quotidien.
Citant le commandant de «la division d’al-Jalil» (Galilée), le général de brigade Shlomi Bender, il rapporte que «la force Radwane possède actuellement des moyens qui n’existaient pas en 2006», date duconflit ouvert entre le Hezbollah et Israel qui devait se conclure par une résolution de ‘ONU.
Au chat et à la souris
Les médias israéliens s’intéressent à cette force davantage depuis qu’elle est revenue au sud du Liban, selon leurs observateurs.
Le mois de janvier dernier, le «Jerusalem Post» a évoqué «un jeu de chat et la souris» entre l’armée israélienne et cette force à la frontière entre le Liban et la Palestine occupée.
Indiquant que cette unité porte le nom de guerre de l’ex-chef militaire du Hezbollah le martyr Imad Moughniyeh, «Haj Radwane», qui a été assassiné à Damas en 2008, le journal estime qu’elle a été fondée pour «effectuer des opérations secrètes contre Israël».
«Il est prévu que les éléments de Radwane seront à l’avant-garde d’une attaque du Hezbollah contre Israël. Ils pourraient s’infiltrer dans les localités israéliennes tout au long des frontières, pour tuer un plus grand nombre de civils et de militaires israéliens, sous une couverture intense de tirs de missiles, d’obus de mortiers et de missiles antichars et autres», a-t-il écrit. Indiquant qu’«Israël» œuvre pour renforcer la sécurité des frontières, en construisant une barrière de sécurité mais n’en a achevé que seulement 14 km jusqu’à présent.
Le journal s’arrête sur le fait que les combattants de cette unité ont combattu en Syrie pendant plusieurs années et donc acquis une expertise opérationnelle importante, notant que la plupart d’entre eux sont revenus au sud du Liban.
Entrer dans les colonies puis revenir
Selon le «Haaretz», c’est à partir de 2019 qu’ils sont rentrés de Syrie et se sont déployés à la frontière avec la Palestine occupée.
Le journal a écrit à cette époque ce qui se passe depuis sur la frontière: «d’un point d’observation surplombant le Liban du côté israélien de la frontière, on peut voir de l’autre côté de la frontière des points d’observation destinés à surveiller la frontière israélienne, que le Hezbollah a établie il y a plus de deux ans sous prétexte qu’elle appartient à un groupe environnemental».
Il ajoute que des éléments du Hezbollah accomplissent certaines de leurs tâches le long de la frontière, habillés en civil et sans leurs armes visibles, en coordination avec l’armée libanaise. Cependant, les «services de renseignement israéliens» ont collecté des «preuves documentées» de ces activités, les utilisant dans leurs fréquents différends avec le Liban concernant les résolutions des Nations Unies.
Le site «Walla», proche des «services de sécurité» de l’entité israélienne, avait fait référence dans un rapport publié en 2019 sur les capacités du Hezbollah au Liban et de cette unité spéciale qu’elle est en mesure d’apporter un grand nombre de ses combattants dans les colonies proches des frontières, y mener des opérations offensives, puis retourner en toute sécurité sur le territoire libanais.
Le Hezbollah, une organisation hors pair
A la même époque, le magazine britannique The Economist avait écrit sur les capacités et les qualifications individuelles des éléments de l’unité Radwan: «ces personnes sont capables d’engager des combats dans les montagnes et les collines et sur de vastes zones et d’avancer à une vitesse sans précédent. Ils sont très professionnels et jouissent d’une grande capacité à résister à diverses situations difficiles».Compte tenu du caractère secret de ce genre d’information, le Hezbollah ne parle pas de cette unité.
En mai 2020, il a diffusé un clip vidéo sur les exercices de tirs sur des cibles précises effectuées par certains combattants et francs-tireurs. Les observateurs ont cru deviner qu’il s’agirait de combattants de Radwane.
De même sur les acteurs d’un clip vidéo diffusé à la fin de l’an dernier montrant des combattants tous vêtus de blanc et encagoulés, traverser à une vitesse vertigineuse des montagnes enneigées, au volant de motoneiges.
Le Hezbollah semble communiquer au compte-goutte les performances de cette force, tout en gardant le secret sur son organisation, de quoi alimenter toutes les attentes. Une stratégie de guerre médiatique.
*Source : Alahed