La coopération sécuritaire entre Tunis et Alger au beau fixe

 

À peine entré sur le territoire algérien, l’ancien directeur des services spéciaux tunisien, Lazhar Loungou, est arrêté et remis aux autorités tunisiennes. Ce qui rappelle l’affaire de l’ancien candidat à la Présidentielle Karoui, arrêté le 29 août 2021 à Tébessa, pour entrée illégale. Un geste fort de la part d’Alger alors que le référendum, lundi, sur la réforme constitutionnelle tunisienne place le président Kais Saied dans une position délicate

Lazhar LOUNGOU

Lazhar LOUNGOU est bien connu des services algériens pour avoir occupé le poste de directeur central des services de renseignement et interlocuteur privilégié dans la politique de coopération avec l’ancien DRS (services algériens). Il est bien connu également des services français pour les nombreuses missions effectuées en France après avoir occupé le poste d’attaché sécuritaire à l’ambassade de Tunisie à Paris.

Ce responsable sécuritaire a été nommé par le chef du gouvernement, Hichem Mechichi le 21 avril 2021 en plein crise institutionnelle avec le président Kaies Essaid. Ce dernier a affirmé le 18 avril 2021 à travers des déclarations offensives en imposant son interprétation de la constitution concernant la définition de ses prérogatives. La crise avec l’exécutif s’est aggravée lorsque le président tunisien déclara qu’il est le commandant suprême de toutes les forces armées civiles et militaires. Kaies essaid n’entend pas laisser une parcelle du pouvoir qui ne détiendrait pas y compris celle des services des renseignements.

La nomination de Lazhar LOUNGOU par Hicham Lamchichi est apparue comme un défi au président qu’il a considéré d’emblée comme nulle et non avenue. Très vite, il est démis de ses nouvelles fonctions et assigné à résidence sans autorisation de quitter le territoire.

Coopération sécuritaire renforcée

Bien avant l’annonce de l’ouverture des frontières par le président Tebboune lors de la fin de défilé militaire à l’occasion du 60ème anniversaire de l’indépendance, des réunions de coopération entre les services des deux pays se sont tenues. Le président a tenu à maintenir une relation du haut niveau avec le voisin de l’est contenu des tensions géopolitiques sur la scène régionale. Il ne reste que la Tunisie qui a des frontières stables avec l’Algérie.

Le déferlement des touristes algériens donne un coup de pouce à l’économie tunisienne mais qui traduit aussi un renforcement des lien économiques et politiques. Les militaires algériens ont fait le profil bas n’évoquant pas la participation de la Tunisie à l’exercice militaire tenu au Maroc le juin passé à Agadir sous la direction des Etats Unis et treize pays participants. Le général d’armée ne peut qu’attendre plus de la part de la Tunisie dans la coopération sécuritaire. Les services de sécurités tunisiennes ont fermé les yeux sur l’opération de kidnapping, le 25 août 2021, de l’opposant et ancien policier algérien Slimane Bouhafi. Pourtant, ce dernier vivait en Tunisie en toute légalité et disposait d’un statut der refugié politique dûment délivré par le représentant haut-commissariat des nations unies (HCR). 

 

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