Quatorze soldats maliens ont été tués et onze blessés, le 10 janvier dernier, lors d’affrontements avec les djihadistes dans le centre du pays. L’attaque a été revendiquée par le mouvement d‘Iyad Ag Ghaly, le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) affilié à Al Qaida, qui détient toujours en otage le journaliste français Olivier Dubois.
Une petite semaine auparavant, le chef du groupe djihadiste était sorti de son silence, le 6 janvier, pour s’afficher au coeur du cercle de Ménaka dans la région de Gao aux côtés de notables touaregs qui lui ont prêté publiquement allégeance.
Aussi bien au centre qu’au Nord du pays, Iyad Ag Ghali, considéré par la France comme l’ennemi public numéro un depuis le début de l’opération militaire Serval en 2013, impose son emprise sur le Mali. Au point d’être aujourd’hui incontournable dans toute tentative de recomposition politique au Sahel.
Lors du sommet de Ndjamena en février 2022, la France avait décrété que ce chef djihadiste était désormais son ennemi public numéro 1. Paris s’était alors engagée à poursuivre la lutte contre tout le haut commandement de son organisation. Un an et demi plus tard, les militaires de la Force Barkhane quittaient le Mali sans avoir pu obtenir sa tête.
Depuis, le leader djihadiste ne cesse d’étendre son influence politique et militaire au Mali, aussi bien aux abords de Bamako, la capitale du pays, qu’en pays touareg à la frontière avec l’Algérie, un pays où Iyad Ag Ghali dispose, depuis longtemps, de réels appuis au sein des services secrets.
Frères ennemis djihadistes
En s’affichant aux alentours de Ménaka dans le Nord-Est du Mali, cette région peuplée de toureg, Iyad Ag Ghali envoie un message à deux destinataires au moins. Aux autorités de transition maliennes tout d’abord pour leur signifier leur échec sécuritaire et l’isolement des populations désormais livrées à elles-mêmes. Mais il entend aussi marquer des points face à « l’Etat islamique au Grand Sahara », (EIGS) affilié à Daech, qui, depuis mars 2022, a fait de la région dite « des trois frontières », à cheval sur lr Niger, le Burkina Faso et le Mali. une terre brûlée d’où ont été chassés presque tous les habitants.
L’EIGS s’est renforcé au fil des mois en obtenant du renfort à la fois en provenance des combattants nigérians de Boko Haram et de ceux venus de Syrie. Après avoir été très affaibli en 2020 et 2021 sous les coups du JNIM et de Barkhane, l’EIGS retrouve, grâce à l’aide des combattants étrangers venus d’Irak et se Syrie, une grande capacité de nuisance. Le groupe qui, contrairement au JNIM, s’en prend aux civils est probablement l’auteur de l’attaque sanglante d’une mosquée dans le nord-est du Burkina Faso où neuf personnes ont été tuées à l’intérieur de l’édifice religieux.
Des affrontements ont eu lieu entre les deux organisations rivales dans ces régions du Nord et du Nord Est du Mali. La présence de Iyad Ghali à Ménaka et l’allégeance à son groupe de certains notables de la région monytrent que le JNIM compte bien reprendre l’ascendant dans ces zones frontalières.
Bamako sous la menace d’Iyad Ag Ghali
La supériorité des forces d’iyad Ghali sur celles de Daech est très nette au centre du Mali. Ces derniers mois, les relations du JNIM avec la junte militaire au pouvoir se sont dégradées. En juillet 2022, l’organisation s’était payé le luxe d’attaquer le camp militaire de Kati à proximité de la capitale et de revendiquer ce fait de guerre dans la foulée en précisant que le président de la transition Assimi Goïta et son ministre de la Défense, Sadio Camara faisaient parties des cibles.
Rebelote le 2 janvier dernier, lorsque les mêmes avaient revendiqué deux attaques meurtrières près de Bamako, dans un communiqué authentifié par l’ONG américaine SITE, spécialisée dans le suivi des groupes radicaux. Les djihadistes du JNIM avaient revendiqué « deux attaques simultanées contre un poste des sapeurs-pompiers et une unité de protection de l’environnement et de la forêt situés tous deux près de la capitale malienne ».
Enfin le 10 janvier, quatorze soldats maliens ont été tués et onze blessés lors d’affrontements dans le centre du pays. Les djihadistes à l’oeuvre appartenaient à Al-Qaida, la mouvance animée par l’ennemi public numéro un des Français, l’insubmersible Iyad Ag Ghali (voir son portrait ci dessous)
Série Mali (1), l’intouchable Iyad Ag Ghali
Cette information est fausse, c’est une propagande pour faire peur aux maliens, Yyad Agali n’a plus de force de nuisances, je suis au Centre du Mali, l’armée malienne est en train de détruire toutes les bases des territoires au centre du Mali. Ces terroristes sont des lâches, ils s’en prennent aux paisibles populations, avec l’aide des instructeurs Russes , c’est la débandade au sein des terroristes. Si Yyad est homme pourquoi il se cache. C’est un lâche.
Bonjour Monsieur Beau,
Je crains, sauf erreur de ma part, qu’il y a une mauvaise traduction (reprise de Wikipedia ?) du mot arabe nuṣra (نصرة) de l’intitulé, en arabe, du groupe Jamā’at nuṣrat al-islām wal-muslimīn en Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM). Bien sûr le mot arabe nusra peut signifier, dans un contexte général, « protection », mais dans celui de l’islam, il signifie souvent « victoire ». Et donc, il faudrait traduire : Groupe pour la victoire de l’islam et des musulmans. Au demeurant, étant des musulmans dans un contexte où l’islam n’est pas en péril, mais pas non plus dominant totalitairement, on comprend mieux que ces islamistes visent une victoire totale de l’islam, l’islamisme. Un autre exemple, par ailleurs, celui du nom du chef chiite libanais Nasrallah (même racine du mot nusra) : est-ce qu’il faut comprendre qu’il s’appelle Protecteur d’Allah ? Ce serait prétentieux et même, en islam, du chirk (association), passible de la peine de mort selon la chari’a. En revanche, si on le traduit par Allah le Victorieux ou le Victorieux Allah, ce serait plus logique. J’espère avoir été utile, autrement, recevez mes excuses.