Un dispositif sécuritaire exceptionnel aura été été déployé pour parvenir à arrêter le général Nacer el Djinn, l’ancien patron du contre espionnage algérien en fuite depuis deux jours alors qu’il avait été placé en mai 2025 en détention puis en résidence surveillée. L’arrestation a eu lieu dans la matinée de dimanche dans la région d’Alger.
Nacer el Djinn, de son vrai nom Abdelkader Haddad, avait été promu général il y a environ quatre ans, après son retour d’exil en Espagne. Il avait quitté l’Algérie à l’été 2018, au moment des purges lancées par le défunt chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah.
Réhabilité par la suite, il s’était vu confier des postes stratégiques dans les services de renseignement. D’abord, il prend la direction du tristement célèbre centre de détention et d’interrogatoire « Antar », situé au cœur d’Alger, connu pour les exactions qui y auraient été commises. Puis, en juin 2024, il est nommé à la tête de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), l’appareil central du renseignement algérien avant d’en être évincé en mai dernier, soit moins d’un an plus tard et avant d’être placé en détention piuis en résidence surveillée.
Un séisme au sein de l’armée
Dans le sillage de l’évasion du haut gradé, plusieurs arrestations et sanctions sont intervenues ce week end au sein de la DCSA, ce renseignement militaire qui est le bras armé de l’État major. Le chef de ce service prestigieux, chargé de l’arrestation et de la surveillance du général el Djinn, le général Mahrez Djeribi, a été notamment écarté de ses fonctions d’après plusieurs sources crédibles. Or il s’agit d’un des gradés les plus proches du général Chengriha qui l’avait désigné voici quelques mois en mettant fin à sa retraite puis promu au grade de général en juillet dernier.
« Si la DCSA a vraiment joué un double jeu face à l’État-Major, alors que ce service est placé directement sous ses ordres et dispose des pouvoirs de l’ancien DRS du général Toufik en fonctions jusqu’en 2015, note un bon connaisseur du sérail algérien, c’est que l’institution militaire est devenue un bateau ivre ».
L’armée algérienne sous le choc de l’évasion du général el Djinn (suite)