Plusieurs partis d’opposition, dont le PDCI, le MGC et le Cojep, ont adopté le samedi 21 septembre, à Bonoua, à environ 56 km d’Abidjan, un mémorandum dans lequel il demande une profonde réforme du processus électoral en vigueur.
Correspondance à Abidjan, Bati Abouè
Pour éviter un conflit majeur durant la présidentielle prévue dans 12 mois, l’opposition réclame une réforme approfondie du processus électoral. Réuni le samedi 21 septembre dernier à Bonoua dans la ville dont Simone Gbagbo est une native, ce groupement d’une quinzaine de partis politiques comprenant entre autres le PDCI, le Mgc et le Cojep, a indiqué que c’est la seule façon de prévenir les violences électorales.
Les précédentes avaient fait 85 morts et 500 blessés selon des sources officielles. « Le système électoral actuel en Côte d’Ivoire est la source majeure des conflits », ont écrit à ce sujet les quinze partis politiques dans une déclaration commune ayant dans son viseur la liste électorale qui « ne reflète pas la réalité du corps électoral », l’indépendance « sujette à caution » de la commission électorale ou encore un processus électoral « biaisé », a indiqué Simone Gbagbo qui a lu ladite déclaration.
Laurent Gbagbo absent
L’ex-épouse de Laurent Gbagbo, ancienne Première dame de Côte d’Ivoire, a créé le Mouvement des générations capables (MGC) peu avant son divorce. Avec ce parti, elle a pris la tête d’une coalition comprenant les principaux acteurs de l’opposition, hormis ceux du Parti des peuples africains de Laurent Gbagbo (PPA-CI) qui ont boycotté ces assises.
En revanche, l’opposition est unanime sur le fait que la Côte d’Ivoire ne peut pas sortir du « cercle vicieux de la violence avec des élections sans heurts, des élections transparentes, crédibles et acceptées par tous » sans ces réformes, alors que la Commission électorale indépendante (CEI) doit réviser la liste électorale dans les prochaines semaines.
La Côte d’Ivoire a connu plusieurs crises à la suite d’élections contestées. La plus grave a été celle de 2010-2011 qui a fait officiellement 3 000 morts. En 2020, au moins 85 personnes ont été tuées et 500 autres blessées. Ces violences meurtrières sont une conséquence du troisième mandat d’Alassane Ouattara qui a constitutionnellement le droit d’en faire deux. En revanche, les législatives de 2021 et les municipales de 2023 se sont déroulées dans le calme.
La prochaine élection présidentielle est prévue en octobre 2025, soit dans douze mois. Alassane Ouattara n’a pas encore indiqué s’il comptait ou non briguer un quatrième mandat. Quant à l’opposition, elle est confrontée à la division de ses cadres. C’est d’ailleurs pourquoi le PPA-CI qui avait pris part à la cérémonie de sortie de la coalition dirigée par Simone Gbagbo le 9 août dernier, en a été le grand absent un mois plus tard.