Burkina, l’enrôlement des civils provoque les menaces des djihadistes

Dans une vidéo de cinq minutes en langue peule, le chef de la branche Burkinabè du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (encore appelé le JNIM ou GSIM en français), affilié à El Qaida et qui s’est propagé du nord du Mali jusqu’au sud-est du Burkina Faso dans certains pays côtiers, Togo et Bénin, s’est adressé le 28 novembre à la nation et particulièrement au chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré.

Le chef le plus connu du JNIM au Sahel est le touareg malien IyadAg-Ghali

Le chef djihaidiste revient sur le recrutement récent de 50 000 civils, les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) et menace. Tous ceux qui vont aider le pouvoir à cibler les moudjahidines vont le payer cher, dit-il. Il ajoute que son groupe est prêt à combattre et qu’il est partout sur le territoire. Il poursuit en indiquant que depuis 2016, le JNIM épargne les civils mais qu’en revanche, l’Etat a stigmatisé les Peuls, les arrête sous prétexte qu’ils sont djihadistes et qu’il tue les femmes et les enfants.  

Ce « message d’alerte à la population civile » a pour but de mettre en garde le Président et de se placer en défenseur d’une communauté.

20000 candidatures pour l’enrôlement

De son côté, le gouvernement a annoncé que la campagne d’enrôlement des VDP a pris fin et qu’elle a été un grand succès puisque 90 000 personnes ont postulé, toutes ne seront donc pas retenues. Sur quels critères sera fait le tri ? Pour l’instant, ni le Président, ni le Premier ministre, Apollinaire de Tambéla, n’ont donné de précision. Après seulement 14 jours de formation, ces civils seront envoyés au combat et seront priés de réussir là où l’armée a échoué. Ils seront en prime, les cibles prioritaires des groupes armés opérant au Burkina Faso.

Cet appel aux populations pour reconquérir le territoire, l’Etat ne contrôle plus que 30% du pays, fait débat. Devant l’avancée inexorable des djihadistes, certains y voient la carte de la dernière chance à jouer, d’autres redoutent une situation plus délétère encore. L’adresse ferme du chef du JNIM burkinabè  laisse penser que ces craintes sont fondées.

Une dix huitième coalition contre le djihadisme en Afrique