Bangui: une gestion calamiteuse de la saison des pluies

Alors que les pluies s’abattent sur Bangui en cette saison des pluies 2025, la capitale centrafricaine est à nouveau inondée (comme chaque année). Les risques sanitaires explosent : choléra, paludisme, infections respiratoires. Sans que les autoriés ne réagissent

La rédaction de Mondafrique

Les subites montées des eaux ravagent notamment les quartiers PK13, Castors et Lakouanga, les caniveaux débordent, les maisons s’effondrent, et les habitants fuient dans la boue et la peur. Les tas d’ordures envahissent les quartiers et les marchés, transformant la ville en un véritable foyer de risques sanitaires. Les autorités en place (Maire de Bangui, ministre des Travaux Publics, Premier Ministre, Président) semblent incapables de prévenir ce type de crise ni répondre à l’urgence.

Les pluies diluviennes de février avaient déjà causé d’importants dégâts matériels dans le nord de Bangui : maisons détruites, commerces ravagés, familles déplacées. Le Forum de Prévision Climatique Saisonnière (PRESAC-20) avait averti dès mars 2025 que la République centrafricaine connaîtrait des précipitations supérieures à la moyenne, avec des risques d’inondations et de vents violents. Ces données auraient dû déclencher des plans d’urgence, des curages de caniveaux, des campagnes de sensibilisation. Rien n’a été fait.

Aucune gestion de crise

Les inondations, un fléau ancestral

Les conséquences humaines sont tragiques. Près de 30 000 personnes sont directement menacées par les inondations à Bangui, selon le ministère des Actions humanitaires. Beaucoup de familles se retrouvent sans abri. L’accès à l’eau potable est compromis, aggravant la situation. Des centaines de maisons et boutiques ont été détruites ou gravement endommagées. Les infrastructures urbaines sont dépassées : routes impraticables, canalisations obstruées, absence de bassins de rétention. Les activités économiques sont fortement perturbées : marchés inondés, commerces fermés, pertes de stocks. Les pénuries d’eau et d’électricité aggravent la crise : les hôpitaux sont paralysés, les produits périssables se décomposent, les administrations tournent au ralenti.

Face à l’inaction, les habitants s’organisent seuls : rigoles creusées à la main, sacs de sable empilés, nettoyage improvisé. La mairie, dépassée, évoque un manque de camions, de carburant et de personnel. Aucun plan de gestion de crise n’a été communiqué. L’urbanisation anarchique continue, aggravant les risques.