Alors qu’aucune des deux manches de la demi-finale de Coupe de la Confédération entre l’USM Alger et la RS Berkane n’a pu se jouer, le club usmiste et la Fédération algérienne de football mènent désormais la bataille devant les juridictions sportives.
Patrick Juillard
Comme on pouvait s’y attendre, la manche retour de la demi-finale de Coupe de la Confédération entre la RS Berkane et l’USM Alger n’a pas davantage eu lieu que le match aller. Toujours désireux de porter leur maillot incluant une carte du Maroc avec le Sahara occidental, les hôtes se sont heurtés à l’opposition réitérée de leurs visiteurs algériens malgré le feu vert de la commission des compétitions de la CAF. C’est donc le club cher au président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaa, qui croisera le fer avec les Egyptiens du Zamalek en finale, à la fin du mois.
Si les joueurs du club de Soustara n’ont donc pu défendre leurs chances sur le terrain, ce match très politisé va désormais se poursuivre sur le terrain juridique. Alors que le jury d’appel de la Confédération africaine de football a sans surprise rejeté la requête usmiste, la riposte de la partie algérienne s’est effectuée en deux volets, avec deux recours bien distincts l’un de l’autre devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Le premier est porté par l’USMA qui, suite à la décision de la CAF de déclarer le RS Berkane vainqueur à l’aller par forfait 3-0 et de maintenir le match retour, avait décidé la semaine passée de saisir de ces sanctions jugées iniques la cour arbitrale basée à Lausanne. Des sources marocaines annoncent mardi que ce premier recours aurait été rejeté par le TAS, mais cela n’est pas confirmé officiellement à ce stade.
Un recours peut en cacher un autre
Un deuxième recours a été déposé jeudi dernier devant la même juridiction par la Fédération algérienne de football, a confirmé à Mondafrique une source proche du dossier. La démarche de l’instance se base tout d’abord sur la loi 4 du règlement de la Fédération internationale 4 relative à l’équipement des joueurs – celle-ci stipule que « l’équipement ne doit présenter aucun slogan, inscription ou image à caractère politique, religieux ou personnel. Les joueurs ne sont pas autorisés à exhiber de slogans, messages ou images à caractère politique, religieux, personnel ou publicitaire sur leurs sous-vêtements autres que le logo du fabricant » et prévoit des « sanctions » en cas d’infraction – et la Charte olympique dont l’article 50 pose qu’« aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique. »
Et ce n’est peut-être pas fini. Le Tribunal arbitral du sport pourrait être saisi d’un nouveau recours lorsque la Confédération africaine de football, au sein de laquelle le Maroc exerce une forte influence, annoncera les sanctions contre l’USMA à la suite du match retour. « L’Algérie fait de ce dossier une affaire de principe », nous a indiqué la même source, avant de rappeler que l’USM Alger avait joué contre le FUS de Rabat fin septembre 2023 et début octobre 2023 dans le cadre du tour préliminaire de cette même Coupe de la Confédération. Les rencontres s’étaient alors jouées sans encombre.
Le club de la capitale marocaine arborait alors un maillot neutre, sans la carte controversée du pays.