Un fidèle lecteur africain dAfrique Centrale (voir sa photo ci dessous) nous envoie cette intéressante contribution que nous publions bien volontiers
« Je pense que la succession monarchique n’avait pas eu lieu car Issoufou Père ne voulait pas être confondu avec tous ces présidents qui ont cédé le pouvoir à leurs enfants, je fais allusion surtout à ces 3 familles dynastiques présidentielles africaines, que j’ai parlé dans mon travail, voici le lien pour les intéressés: https://www.academia.edu/105664836/EYADEMA_GNASSINGBE_BONGO_ONDIMBA_et_OBIANG_NGUEMA_Trois_Familles_Présidentielles_Dynastiques_Africaines_Uniques_au_Monde
Car Issoufou a toujours voulu se présenter comme un président modèle et démocrate à l’international, à l’image d’un kagame dictateur sanguinaire qui aime à se présenter en modèle à l’international, mais en réalité c’est de la fumée aux yeux comme j’en parle dans mon commentaire sur l’article parlant des ivoiriens à Lampedusa ici même dans MondAfrique.
Et donc pour revenir à Issoufou, c’est pareil avec lui, c’est juste de l’hypocrisie en se présentant en modèle et démocrate pour son cas quand on connaît ce que vous avez dit ici dans votre article: obtention des marchés publics informatiques de gré à gré pour le fils, sa nomination au sein de la présidence, nomination au bureau du parti, et quand on sait les coulisses sur l’affaire du coup d’État en lien avec le pétrole.
Donc en bon stratège, Issoufou avait décidé de donner le pouvoir à Bazoum, celui-ci en faisant ces deux mandats (s’il n’avait pas déraillé pour être victime finalement du coup d’État), allait donner le pouvoir au fils Issoufou, histoire de montrer à la communauté internationale que le fils « s’est bien débrouillé seul pour arriver au pouvoir au moment où le père n’était plus au pouvoir » comme Bush père et fils aux Usa, et histoire de montrer qu’il n’y a pas eu une succession dynastique, or au fond Bazoum n’était qu’une parenthèse qui n’était pas libre de prendre ses décisions mais sous influence toujours du Père Issoufou qui détient la vraie réalité du pouvoir, et qui après cette parenthèse d’un Bazoum vassal, c’est le fils Issoufou qui monte sur le trône avec son père toujours derrière: bref une succession dynastique qui ne dit pas son nom.
Donc on peut comprendre clairement que Issoufou est pareil des autres présidents dynastiques qui le font ouvertement, et le coup d’État a bien montré sa vraie face que ses admirateurs ont du mal à reconnaître maintenant comme les Mo Ibrahim et consorts. En parlant de Mo Ibrahim sur la question que son comite exécutif s’est posée s’il faut qu’on retire à Issoufou ce prix ou pas comme vous l’aviez écrit dans l’autre article, moi je dirai oui, il ne mérite pas de prix. Et sur ce même je pensais à une chose: ça pose un problème dans l’attribution de ce prix, au regard de tout ce que vous aviez écrit sur la gouvernance Issoufou, je me suis rendu compte que cette fondation Mo Ibrahim ne prend pas le temps finalement d’analyser à la loupe une gouvernance d’une personne avant d’attribuer son prix, j’ai l’impression qu’ils se basent que sur le superficiel, et ne mènent pas leurs enquêtes approfondies ou ce sont des prix qui sont donnés de manière complaisante en fermant les yeux sur une partie de la gouvernance d’une personne en ne se basant que sur quelques éléments positifs de la gouvernance de cette personne avec les influences ou les amitiés de ces personnes au sein de la fondation et en Afrique, c’est possible aussi.
Ou une autre hypothèse sur les mécanismes de l’attribution de ce prix, est aussi possible, en dehors de ce qui est dit officiellement pour l’attribution de ce prix.
Quant à la nomination du fils Issoufou comme directeur de campagne de Bazoum, je pense que c’est toujours le Père Issoufou qui avait décidé, je ne vois pas Bazoum le faire souverainement, de la même manière qu’il lui a été imposé le même fils pour le maroquin ministériel du pétrole et comme ce même père a voulu le faire via son fils pour nommer un directeur de la nouvelle compagnie du pétrole, que finalement le vassal Bazoum fatigué de se faire imposer des décisions a dit niet, et qui a signé par là son arrêt de mort politique.
Sa détention rend une fois de plus ambiguë les choses au Niger quand on sait que le chef de la junte est loyal à Issoufou père, et refuse d’arrêter le Père comme le veulent les Nigériens. Est ce une détention en écran de fumée en accord avec le père, (en le déplaçant de la résidence surveillée où il était d’abord, à la prison maintenant), pour dire aux nigériens qu’on a arrêté le fils qui est responsable de la gestion sous Bazoum et une façon de détourner l’attention des nigériens sur la demande d’arrestation du Père? C’est possible.
Est ce une détention réelle pour envoyer un message à Issoufou père, que tout le monde est touchable, dans le cadre d’un conflit qui existe actuellement entre le (l’ancien) protecteur (Issoufou père) et son (ancien) protégé (Tchiani), car même la loyauté la plus absolue peut devenir soudainement la révolte quand le loyal n’est plus d’accord avec son mentor ou chef? C’est aussi possible.
Ou une autre hypothèse que cette détention peut expliquer, est aussi possible.
Dans tous les cas, cette détention rend encore la situation au Niger de plus en plus floue. Les jours à venir nous le diront mieux.
Cependant si cette détention est réelle dans le cadre même d’un règlement de compte entre Tchiani et Issoufou père, c’est une bonne chose en terme d’image et de communication pour la junte qui veut se démarquer de l’ancien régime, pour dire à tout nigérien que tout le monde peut aller en prison.