Les premiers peuples d’Amérique du Nord sont les invités de la 45e édition du festival de Douarnenez (19-26 août 2023)… À travers des oeuvres de fiction, des documentaire, et des films d’animation : un festival « des minorités » porte sur le devant de la scène les revendications identitaires des peuples, dans une volonté de sensibilisation et d’éducation populaire.
Une chronique de Cécile Barreyre
La sélection des films témoigne à la fois de la richesse de leur création, mais aussi des revendications particulières des peuples invités. Cette année, les communautés indiennes ont présenté leurs productions écrites et réalisées par des autochtones comme la documentariste invitée Alanis Obomsawin originaire de la réserve abenakise, au nord-est de Montréal.
Depuis plus d’un demi siècle, cette cinéaste est l’une des artistes militantes, pionnière du cinéma autochtone. Son œuvre extraordinaire – plus de 50 films- reflète son engagement en faveur du bien-être et de la préservation du patrimoine culturel des peuples natifs du Canada. Les sujets des films présentés, soit en fictions, soit en documentaires abordent les affaires «sensibles »
« Tuer l’indien en eux »
Le destin de ces enfants arrachés à leurs familles pour être placés dans des pensionnats religieux dont le but était « de tuer l’indien en eux ! » est traité dans « Voyage en mémoires indiennes » de Jo Béranger et Doris Buttignol.
Les drames de l’alcool dans les communauté sont abordés dans le film «Bootlegger » de Caroline Monnet de la tribu Anishanabe.
Ou encore le festival a mis en lumière la disparition de femmes natives dans le film « le silence qui tue »de Kim Obomsawin, Abenakise. Au Canada, les femmes autochtones présentent huit fois plus de risques d’être assassinées que n’importe quel autre citoyen(ne), dans une sorte d’indifférence.
La fréquentation des salles de cinéma, mais aussi les différentes rencontres, palabres, causeries ont fait salle pleine, avec un public curieux et enthousiaste, pour donner un festival extrêmement vivant et engagé.