Le sommet des BRICS, qui a pris fin le 24 août en Afrique du Sud, a fait pschitt.Il a manqué pour le pimenter la présence des deux présidents Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ; l’un aurait voulu s’y rendre mais l’autre non ; ils y auraient parlé de l’Ukraine, de l’Arménie et du Niger, sujets qui ne figuraient pas à l’ordre du jour de la réunion.
Une chronique de Xavier Houzel
Cette occasion ratée pouvant ne pas se représenter avant longtemps, le président Macron a pris le parti d’exprimer poliment son dépit au président Poutine par le truchement d’une interview à point nommé au journal éponyme (Le Point du 23 août). Il a pris ce parti dans une posture classique d’escrimeur fendu, à partir de la citadelle de Brégançon – avec une vue plongeante sur l’ensemble du continent africain !
« Je lui reparlerai quand ce sera utile », dit-il, en désignant son homologue, et il ajoute : « Notre diplomatie est claire, mais le temps n’est pas à la diplomatie. »
La réponse en défensive du Kremlin arrive, après 48 heures, sur Telegram « @kompromatmedia » Pravda, de Stalingrad. C’est au ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, que l’on doit l’énoncé de la phrase d’armes :
«Vide de sens»: la diplomatie de la France sous Macron n’a «rien de rationnel ! »
« Vouloir être un médiateur du conflit en Ukraine… tout en armant le régime de Kiev. Vouloir participer au sommet des BRICS… tout en sanctionnant Moscou. Paris n’est qu’un « agent obéissant… de Washington… Si quelqu’un veut contribuer à la recherche d’un règlement [du conflit], il ne le fait pas par l’intermédiaire d’un microphone, mais par les canaux appropriés »
Puis ce redoublement, qui dénote une mesure inattendue : « Moscou ne voit aucune lueur de bon sens» dans les discussions avec les diplomates occidentaux, dont l’approche se résume à donner des ordres: «vous devez, vous devez».
Rompre la distance n’est pas fuir : « Nous sommes toujours ouverts aux discussions, mais nous ne répondrons pas aux appels à la discussion qui impliquent des ultimatums grossiers, de l’extorsion et des menaces à notre encontre ».
Quel est celui qui a tort ?
Les bonnes questions à poser sont:
Est ce que la France a encore les poids économique et diplomatique qu’elle avait il y a une vingtaine d’année?
Aussi, pourquoi la parole de la France n’est plus écoutée par personne? Il suffit de regarder ce qui s’est passé au Mali, au Burkina et se passe au Niger.
Faut il pas se remettre en question et essayer de rebâtir une diplomatie forte?