Aïchatou Boulama Kané, l’ambassadrice du Niger à Paris, a refusé de quitter son poste, alors que la junte militaire a mis fin à ses fonctions et que son fils, directeur général de la société d’Etat Niger Poste, vient d’être arrêté à Niamey. Ce dernier est soupçonné d’avoir utilisé le service postal pour faciliter l’évasion de capitaux.
Au coeur du clan Issoufou
Aïchatou Boulama Kané a toujours fait partie du premier cercle d’Issoufou Mahamadou. Son mari, Souleymane Kané, soigné en France depuis des années, est l’un des plus vieux compagnons de route de l’ancien Président, dont le rôle dans les événements actuels reste trouble (voir l’article ci dessous)
Au coeur de l’armée
Pendant qu’Aïchatou Kané résiste à la junte qui a renversé Mohamed Bazoum à partir de son ambassade, son grand-frère, le général de brigade Ibrah Boulama, ancien chef d’état-major particulier de Mahamadou Issoufou et promu chef d’état-major général adjoint en 2018, a été nommé le 1er août gouverneur de la région d’Agadez, loin des troupes et des combats à venir autour de Niamey. Le général est également «membre de droit» du Conseil National pour la sauvegarde de la Patrie en vertu du décret fixant la composition et le fonctionnement du CNSP.
L’autre frère de Mme Kané, le colonel Boulama Issa Zana Boukar, ancien chef d’état-major de l’armée de l’Air, avait perdu son poste en 2020 dans le cadre du scandale des détournements de fonds au ministère de la Défense. A la veille du coup d’Etat du 26 juillet, il pilotait toujours l’avion présidentiel. Il a été le pilote de Mahamadou Issoufou pendant ses dix ans au pouvoir.
Au coeur des prébendes
La famille Boulama-Kané est une parfaite illustration du système de népotisme mis en place par le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme, aujourd’hui rejeté par la population.