Un sommet entre l’Iran et les Pays du Golfe à Pékin en 2023

Persian Gulf region countries political map. Capitals, borders, cities and rivers. Iran, Iraq, Kuwait, Qatar, Bahrain, United Arab Emirates, Saudi Arabia, Oman. Illustration. English labeling. Vector.

Le rapprochement de la Chine et de l’Arabie Séoudite va-t-il redistribuer les cartes dans tout le Moyen Orient? Le scénario n’est plus impossible. Sur proposition de la Chine, les six pays du Conseil de coopération du Golfe et des responsables iraniens se retrouveront pour un sommet à Pékin avant la fin de l’année 2023.

La surprise, la voici: les deux hommes forts des monarchies du Golfe, MBS et MBZ, sur le chemin de renouer le dialogue avec l’iran.

Cette proposition chinoise formulée en décembre dernier, lors d’un sommet arabo-chinois à Ryadh a suscité un accord immédiat des pays membres de la coopération du Golfe Persique, suivi peu de temps après par les Iraniens.

L’annonce de ce sommet a été faite dans la foulée du rétablissement des relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie Saoudite. Interrompues depuis sept ans, les relations entre l’Iran et l’Arabie Saoudite ont été renouées à l’initiative de la Chine. Pékin qui semblait uniquement préoccupé par son approvisionnement en pétrole pose désormais en parrain diplomatique au Moyen Orient, à l’égal des Etats Unis.

Les medias anti iraniens sous surveillance

En signe de bonne volonté, l’Arabie saoudite a accepté d’atténuer la couverture critique de l’Iran par la chaîne d’information par satellite Iran International, une chaîne en langue farsi financée par des capitaux saoudiens. Téhéran avait accusé Iran International d’avoir fomenté les protestations antivoile de septembre à décembre 2022 en Iran. Le chef de l’agence de renseignement iranienne avait même qualifié la chaîne d’ « organisation terroriste ».

De son côté, l’Iran a promis de mettre un terme aux attaques transfrontalières des rebelles yéménites Houthis contre l’Arabie saoudite. Les Houthis soutenus par l’Iran, ont pris le contrôle de zones entières du Yemen et se battent contre une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite.

Les fonds séoudiens restitués

Avant l’annonce de vendredi, la Chine avait déjà restitué à l’Iran une partie des fonds iraniens détenus dans des banques chinoises – 20 milliards de dollars environ – qui avaient été gelés lorsque les États-Unis ont quitté l’accord sur le nucléaire et réimposé les sanctions en 2018.

Toutes les parties ont convenu de ne pas utiliser l’anglais dans les négociations, avec des discours et des documents rédigés en arabe, farsi ou mandarin.

L’accord donne à l’Arabie saoudite et à l’Iran deux mois pour mettre au point les détails avant de rouvrir les ambassades. Les ministres des Affaires étrangères saoudien et iranien sont censés se rencontrer ensuite pour sceller l’accord. Le sommet du CCG avec l’Iran en Chine aurait alors lieu quelque temps après.

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