L’opposition politique turque à l’actuel président Erdogan s’est résolue à désigner, ce lundi 6 mars, un candidat unique pour la prochaine élection présidentielle qui auront lieu dans deux mois. Deux sondages publiés la semaine dernière montrent cependant que l’opposition turque n’a pas profité du tremblement de terre et que le scrutin sera serré dans un pays marqué par des formes d’autoritarisme, mais où les élections ne sont pas fraudées.
Kemal Kilicdaroglu, chef du plus grand parti d’opposition de Turquie, a rassemblé diverses forces politiques qui ont juré d’inverser ce qu’ils appellent « l’érosion » de la démocratie. L’enjeu des élections présidentielles et législatives simultanées, dont M. Erdogan a déclaré qu’elles se tiendraient le 14 mai, est l’avenir économique de la Turquie, l’une des vingt plus grandes économies du monde.
Le vainqueur de la présidentielle turque sera chargé de réduire une inflation qui a atteint 85% l’année dernière, et de superviser la remise en ordre du pays après un puissant tremblement de terre qui a frappé le sud du pays.Le séisme qui a frappé la Turquie le 6 février. Au moins 45 000 personnes ont trouvé la mort, plusieurs millions de personnes sont privées de logement dans une douzaine de villes.
Les dommages immédiats sont estimés à 34 milliards de dollars , selon la Banque mondiale soit environ 4 % de la production économique annuelle du pays.
Un bilan économique sévère
La Confédération turque des entreprises et des affaires estime que les dommages causés au logement représentent une perte de valeur de 70,8 milliards de dollars, avec une perte de revenu national fixée à 10,4 milliards de dollars et des jours de travail perdus à 2,91 milliards de dollars.
Le tremblement de terre n’arrange pas la situation économique du pays. Avant le séisme, les politiques redistributrices à fins électorales avaient accentué une inflation galopante, entraînant de nouvelles inégalités de revenus et une dévaluation de la livre turque d’au moins 30% par rapport au dollar.
Une élection serrée
Les analystes disent qu’il est trop tôt pour dire précisément quel impact les retombées économiques auront sur les perspectives de réélection d’Erdogan. La cote de popularité du président turc, élu constamment depuis 2002, restait encore assez élevée avant le tremblement de terre malgré l’usure du pouvoir. Dans un sondage réalisé en décembre par la société de recherche turque MetroPOLL, 52,1% des personnes interrogées n’approuvaient pas sa politique. Un mois plus tôt, un sondage a révélé qu’une faible majorité d’électeurs ne voteraient pas pour Erdogan
Après vingt et un an d’exercice des responsabilités, le président turc ,qu’on l’aime ou pas, conserve dans son propre payx une popularité que lui envient beaucoup de dirigeants occidentaux.
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