Tunisie, la multiplication des arrestations d’opposants

Près de dix sept personnalités – pêle mêle des opposants démocrates, des hommes d’affaires, des islamistes et pour des raisons mystérieuses, Bernard Henri Lévy-  sont poursuivies dans le cadre du complot contre l’État mis en avant par le président tunisien, saisi par une espèce de dérive paranoiaque. 

Voici des courts portraits de quelques unes des personnalités victimes de la vindicte de Kaïs Saïed.  

Karim Guellati, franco tunisien qui s’est impliqué dans la vie politique du pays après la révolution du jasmin qui a vu la chute du président Ben Ali. Vit à paris, et très proche conseiller de l’ancien premier ministre de Youssef CHAHED dont il était 3 années durant son conseiller. On le présente comme très proche des intérêts français en Tunisie. Homme des médias et écrivain, il a réussi à jouer un rôle politique durant la période post Ben Ali

Khiam Al Turki est un cadre ayant travaillé dans divers établissements privés dans le domaine financier et commercial dans des pays africains, européens et au moyen orient. Il a rejoint le parti Al Takatoul, après 2011, où il assumer le rôle d’adjoint du secrétaire général du parti. Il était à la tête d’un centre de recherche et d’étude. Il est arrêté le samedi 11 janvier et accusé de blanchiment d’argent et escroquerie. Lors de la perquisition de son domicile, « la police n’a pas présenté de mandat et n’a pas voulu dire au nom de quelle autorité elle agit » Selon son avocat Abdelaziz Essid qui dit « Vers 06H00 du matin, il (Khayam Turki) a été arrêté par des agents de la police qui ont fouillé sa maison avant de l’emmener vers une destination inconnue », a affirmé à l’AFP l’avocat Abdelaziz Essid.

Turki, 58 ans, est issu du parti du parti Ettakatol, petite formation sociale-démocrate, dirigée par Moustapha Ben Djaâfer, qui s’était alliée au parti islamo-conservateur d’Ennahdha au sein du cabinet dit de « la troïka » entre 2011 et 2014. Il a manifesté des ambitions présidentielles au sein d’une coalition d’opposition. Son rapprochement du parti islamiste El Nahdha n’arrange pas le pouvoir de Kaeis.  Depuis le coup de force du président Kais Saied qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, plusieurs hommes politiques font l’objet de poursuites judiciaires dénoncées par l’opposition comme des règlements de comptes politiques.

Kamel Eltaief , homme d’affaires, qui a investi l’espace politique après 2011. Il est très discret sur sa proximité avec l’entourage du président déchu Zine Albidine Ben Ali. L’ancien ministre de l’intérieur Ferhat Al Rajhi le décrivait comme « le chef du gouvernement de l’ombre de Ben Ali pour ne pas dire le deuxième président de 1987 à 2002 ». Il rentre en conflit avec Belahcene trabelssi, le beau-frère de Ben Ali.  Sa mise à l’écart du clan présidentiel lui a procuré une rupture avec l’ancien régime et une entrée au sein de l’opposition. En 2012, la police procède à son arrestation mais le ministre de l’intérieur appartenant à Ennahdha intervient pour le relâcher. Une semaine après, il est entendu par un juge, autre que celui qui a signé la perquisition et demandé son arrestation.  

Il s’impose dans l’espace politique comme quelqu’un de très influent. Une liste exhaustive de biens, prétendues lui appartenant, est publiée sans procéder à la vérification. Il est défendu par Maître Abdelhamid JELLASSI, vice-président du parti Al Nahdha, lui-même figure sur la liste du pôle judiciaire antiterroriste.

Jawher Ben Mbarek est un professeur de Droit constitutionnel sans parti. Il dénonce le président Kaies dans son domaine de compétence en droit constitutionnel. Il s’est imposé comme l’opposant le plus sérieux au pouvoir du président dont il dénonce le « coup d’État contre la constitution ». Très actif au sein de la société civile en fondant l’initiative démocratique « citoyen contre le coup d’Etat » et membre actif du Front du salut national.