Eclaboussé par un scandale de moeurs quelques semaines avant les législatives marocaines de 2016, le Mouvement pour l’Unicité et la Réforme (MUR), bras idéologique du Parti de la Justice et du Développement (PJD) islamiste, a encaissé le coup tout en dénonçant une campagne de dénigrement menée par leurs adversaires du Parti de l’Authenticité et de la Modernité (PAM), proche du Palais royal. Mais cette affaire n’a-t-elle pas aussi fait le jeu d’Abdelilah Benkirane, actuel leader du PJD et premier ministre marocain ? Entre lui et le prêcheur Moulay Omar Benhammad, les rapports sont depuis longtemps des plus mauvais. Lors de l’élection du bureau du MUR en 2014, Benkirane s’était même opposé à ce que Benhammad prenne les rênes du mouvement et avait plaidé la cause de l’un de ses proches, Abderrahim Cheikhi, actuel président du mouvement.
Deux courants existent au sein du MUR. L’un, salafiste, auquel Benhammad et Fatima Nejjar impliqués dans le scandale, l’autre, plus conciliant auquel apparient Benkirane.
A Rabat on murmure même que le premier ministre aurait encouragé la publication du communiqué du 22 août, dans lequel le Mouvement unicité et réforme a annoncé le « limogeage » de Benhammad de son poste de premier vice-président au sein du Mouvement.