Le journal Le Monde révèle que le parquet de Paris a classé sans suite une plainte visant à punir une mission militaire française négociée par l’ancien ministre de la Défense, Jean Yves Le Drian, qui a causé la mort de civils.
Cette plainte a été déposée par deux ONG américaines qui espéraient que le tribunal judiciaire de Paris engagerait des poursuites pour crime contre l’humanité, complicité et torture visant les responsables de l’opération antiterroriste égypto-française Sirli.
Dans la seconde moitié des années 2010, dans le désert entre l’Egypte et la Libye, des frappes aériennes auraient causé la mort de nombreux civils. C’est ce qu’affirment les deux ONG américaines à l’origine de la plainte, Egyptians Abroad for Democracy et Codepink, sur la base de documents français secret-défense, divulgués en novembre 2021 par le site d’informations Disclose.
Des civils dans le viseur
Les documents de Disclose, dont le ministère des armées n’a pas contesté l’authenticité, établissent que, à partir de 2016, un appareil de surveillance aérien, opéré par des agents de la direction du renseignement militaire, a traqué les djihadistes infiltrés dans la zone frontalière égypto-libyenne. Selon les informations rendues publiques par Disclose, l’opération conjointe franco-égyptienne a été peu à peu détournée de sa vocation antiterroriste par les autorités égyptiennes, à des fins de répression des réseaux ordinaires de trafiquants d’armes, de drogue ou de migrants. Les deux ONG k affirment que ces bombardements visaient des « civils »
La décision du parquet rend difficile la poursuite d’une action judiciaire en France. Il n’est toutefois pas exclu que les Nations Unies s’en mêlent. La France serait alors dans l’obligation de se justifier, ce qui serait la moindre des choses.
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