Le directeur de Maghreb Emergent et Radio M., Ihsane El Kadi, est depuis la nuit de vendredi entre les mains des hommes de la direction générale de ma sécurité intérieure (DGSI). Cependant, souligne le Matin d’Algérie, personne ne sait à l’heure actuelle qui a décidé son arrestation au milieu de la nuit dans un pays qui est devenu « une dictature » mise en place sous la Présidence de Tebboune.
Le Matin d’Algérie – 26/12/22
L’arrestation d’Ihsane El Kadi est symptomatique du fonctionnement tricéphale pour ne pas dire interlope du pays. Le journaliste a été cueilli chez lui au milieu des siens comme un délinquant, sans aucun égard à son statut et gardé pour interrogatoire au terrible centre Antar à Ben Aknoun, qui appartient aux Renseignements intérieurs. Cependant jusqu’à cette heure, sa famille, proches et l’opinion publique ignore tout du donneur d’ordre de cette arrestation.
Est-ce la présidence, irrité par son dernier article concernant un éventuel second mandat de Tebboune ou son tweet dans lequel il remettait en doute l’incroyable déclaration de Tebboune qui avançait un chiffre de 20 milliards de dollars récupérés suite à des détournements des oligarques. Il y a un an, Ihsane El Kadi a été aussi convoqué par la gendarmerie pour son article sur le bilan de la première année de pouvoir de Tebboune.
Une justice aux ordres
Serait-ce le ministère de la Défense qui a engagé son arrestation pour les mêmes raisons ? La justice observe et attend que les ordres descendent des hautes sphères pour se saisir de cette énième affaire encombrante. Une de plus, une de trop ?
Il a fallu attendre samedi après-midi, selon Jeune Afrique pour que des agents de la DGSI obtiennent auprès d’un procureur de la République un mandat de perquisition de son agence à Alger centre. C’est donc un journaliste menotté, encadré par des éléments de la DGSI qui est venu assister à la perquisition des locaux. A l’heure actuelle, même si sa famille a reçu des nouvelles rassurantes sur son état de santé, on ignore tout aussi les raisons de cette arrestation.
La terreur se passe de la justice, c’est bien connu. Et nul besoin de chercher la moindre de ses lueurs dans la dictature mise en place sous Tebboune.
*Source : Le Matin d’Algérie