A l’approche des élections législatives du 7 octobre au Maroc, le parti islamiste du PJD a décidé de nommer le salafiste Hammad Kebbaj comme candidat dans la circonscription de Marrakech. Ce dernier est notamment réputé pour ses prises de positions radicales, hostiles aux juifs et favorables à une refonte de la loi en accord avec les préceptes de la Charia.
Plusieurs hypothèses peuvent expliquer le choix de Kabbaj qui prétend défendre une vision modérée de l’islam. Le récent scandale de moeurs dans lequel sont impliqués Fatima Nejjar et Moulay Omar Benhammad, deux leaders du Mouvement pour l’Unité et la Réforme (MUR) – l’aile religieuse du PJD – , surpris en plein acte d’adultère, oblige le parti islamiste à donner des gages aux salafistes qui représentent un important réservoir de voix dans le pays. A travers cette nomination, le PJD tente par ailleurs de démontrer sa capacité à contenir une partie des courants extrémistes du pays au moment où le roi Mohammed VI renforce son image de champion de l’islam modéré auprès des Occidentaux.
Debut juin, le parti de l’Istiklal, proche du Palais, avait également pris contact avec une grande figure salafiste, Abdelouahab Rafiki, alias Abou Hafs qui se présente aujourd’hui comme un repenti et prône la tolérance dans les médias. Le parti de l’Istiklal l’a notamment invité à porter ses couleurs lors des législatives à venir dans la ville de Fès où les islamistes du PJD sont très influents.