La proposition américaine de résolution du litige concernant la frontière maritime entre Israël et le Liban est sur la table des gouvernements, à Beyrouth et Jérusalem. Et, ô surprise ! Tout le monde semble partant.
En juin dernier, l’arrivée d’une plateforme d’extraction de gaz sur le champ de Karish, au large d’Israël, a incité le Hezbollah a brandir la menace de ses missiles. Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, a affirmé alors qu’il ne laisserait pas Israël s’emparer d’un gisement de gaz appartenant au Liban. Israel de son côté a abattu quatre drones d’observation appartenant au Hezbollah et a continué ses préparatifs d’extraction gazière.
La nouvelle frontière maritime proposée par les Etats Unis coupe la poire en deux. Le champ gazier de Karish réclamé par le Hezbollah demeurerait du côté israélien. En revanche, le champ gazier de Qana, un peu plus au Nord relèvera des droits d’exploitation des seuls libanais. Une compensation financière est toutefois prévue pour Israël qui renonce à ses droits d’exploitation sur une petite partie de Qana qui, dans la nouvelle délimitation proposée, se situe dans ses eaux territoriales.
Israël, un calcul stratégique
Pour Israël, ce renoncement économique relève d’un calcul stratégique : tout trouble à la frontière nord, ou tout bombardement des installations d’extraction israéliennes en mer aurait pour conséquence une destruction systématique des installations libanaises en mer. Ce qui représenterait une perte de revenus stratégique pour le Liban à un moment où ce pays a désespérément besoin d’argent. Le Hezbollah porterait alors une lourde responsabilité politique et devrait affronter la colère de la population libanaise, si pour une raison ou une autre, elle était plongée à la fois dans la guerre et la pénurie.
Toutes les parties prenantes libanaises (y compris le Hezbollah) étudient aujourd’hui le compromis proposé par les Etats Unis. Mais d’ores et déjà, « l’atmosphère est positive, et un accord devrait être conclu rapidement », a déclaré Najib Mikati, président du conseil des ministres du Liban à L’Orient-Le Jour. Une signature pourrait même avoir lieu le 31 octobre.
Dans un discours samedi soir, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a salué « une étape très importante », se félicitant qu’il y ait « désormais un texte écrit ». « Les jours à venir seront décisifs », a-t-il ajouté.
Après signature et transmission à l’ONU de la nouvelle frontière israélo-libanaise, le Liban pourrait démarrer l’exploitation du champ de Qana. , le géant gazier Total a fait savoir qu’il ne commencera pas ses opérations d’exploration et d’exploitation tant que l’accord n’est pas signé entre le Liban et Israël et tant que des points de contentieux persistent.
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