Bernard-Henri Lévy a perdu en appel contre le site Blast qui l’accusait d’être le destinataire de 9 millions provenant du Qatar.
Un premier procès avait conclu, le 22 septembre 2021, à la relaxe du site. Le tribunal estimait que « aucun fait n’est imputé à Bernard-Henry Lévy autre que l’insinuation qu’il ait pu recevoir de l’argent de la part d’un État étranger » et le déboutait de ses poursuites. Une décision confirmée en appel, ce mercredi 29 juin 2022.
Blast avait publié et traduit un document, qui serait daté du 25 octobre 2011, désignant Bernard-Henri Lévy comme le destinataire de 9 millions de l’émir du Qatar. On peut supposer que cette modeste somme récompensait son appui dans le déclenchement de la guerre en Libye. BHL a porté plainte pour diffamation. Selon lui, le document était un faux. Il demandait le retrait de l’article et 100 000 euros de dommages et intérêts [NDLR : pour laver symboliquement son honneur].
Le rôle de BHL dans l’invasion de la Libye
Le 15 février 2011, le soulèvement contre le régime du colonel Kadhafi débute. Profitant des Printemps arabes en Afrique du Nord, puis en Syrie, le Qatar aurait vu une opportunité pour étendre sa zone d’influence en installant au pouvoir à Tripoli les Frères Musulmans, que l’émir protège et finance depuis des décennies. Très rapidement, Bernard-Henri Lévy affiche publiquement son soutien aux opposants au régime et incite le président Sarkozy à engager la France militairement, sous couvert d’une opération autorisée par l’ONU, pour protéger les habitants de Benghazi, menacés d’extermination. Cette version officielle a depuis été démentie. Le fait que Carla Bruni-Sarkozy aurait reçu 6 millions d’euros en 2009 de la part du Qatar a peut-être également pesé dans la décision…
Pour expliquer son engagement, BHL explique agir en tant que « juif », « J’ai porté en étendard ma fidélité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël », déclame-t-il. Le 2 juin 2011. Les 9 millions offerts à BHL par l’émir du Qatar auraient-ils récompensé son engagement ? C’est une hypothèse que le document publié par Blast semble évoquer. Bernard-Henri Lévy dispose de deux mois pour se pourvoir en cassation.
*Source : Le Média en 4-4-2