Malgré des élections législatives, le 15 juin, qui avaient ouvert la voie à une recomposition des forces politiques libanaise grace à l’émergence d’une quinzaine de députés « indépendants », la déception est totale avec la recondution comme Premier ministre « désigné », de Nagib Mekati, qui était déja en fonctions avant le scrutin.
C’est avec ce maigre score de 54 voix que le Premier ministre sortant et milliardaire sunnite, Nagib Mikati a été encore une fois « désigné », selon l’expression consacrée au Liban, pour former un gouvernement, le quatrième de sa carrière politique. Ce chiffre est de loin inférieur à celui de l’année dernière, quand le magnat des télécoms avait été nommé avec 72 voix. Les élus du nouveau parement libanais donton pouvait espérer une recomposition n’ont fait preuve d’aucune imagination pour imaginer un attelage gouvernemental novateur. On prend les mêmes et on recommence, et encore avec des marges majoritaires réduites qui permettent juste au chef de gouvernement d’expédier les affaires courantes.Du moins jusqu’à l’élection Présidentielle d’automne, ultime espoir d’un renouveau démocratique
Les partis chrétiens hors jeu
Dans le Liban compliqué, un Premier ministre « désigné » n’est pas un Premier ministre « nommé » définitivement seulement après la formation du gouvernement approuvée par le Parlement. Le processus de nomination du chef de gouvernement se fait en deux temps et peut prendre des semaines, voire des mois.
Aucun des deux blocs chrétiens (les Forces libanaises (FL) de Samir Geagea, hostile au courant pro iranien, et le Courant patriotique libre 5PL), allié du Hezbollah chiite, de Gebran Bassil) n’a voté en faveur milliardaire venu de Tripoli, la capitale du sunnisme libanais, en le privant ainsi d’appuis déterminants lors de la formation du prochain gouvernement. Car M. Mikati risque de se retrouver au cœur d’une réédition du scénario Hariri. Nommé avec 65 voix en octobre 2020 après la démission du gouvernement Diab sans le soutien des FL ou du CPL, il a fini par jeter l’éponge neuf mois plus tard.
Des affaires courantes « élargies »
M. Mikati , note le quotidien l »‘Orient-le Jour », se retrouve dans « une situation encore plus précaire », ne bénéficiant pas de l’appui des partisans du druse Walid Joumblatt, une dizaine de députés qui ont affirmé ne pas vouloir participer au prochain gouvernement. Le Premier ministre désigné, pris en tenaille par les forces chiites et leurs alliés, semble d’ailleurs conscient des difficultés. Il a laissé entendre à la presse que si aucune nouvelle équipe d’était désigné et si e cabinet actuel était condamné à rester jusqu’à l’élection présidentielle, il adopterait une définition « élargie » de l’expédition des affaires courantes.
L’équipe ministérielle devra mener une série de réformes cruciales pour l’avenir du pays, tant au niveau de l’accord avec le Fonds monétaire international sur lequel M. Mikati insiste, qu’à celui de la réforme de l’électricité et la mise sur pied d’un plan de sortie de crise