Rentrée aux casernes après l’élection du nouveau président Roch Marc Christian Kaboré, l’armée burkinabè est plus que jamais en proie à d’importantes divisions, notamment entre générations. Une conséquence directe de la tentative de coup d’état contre révolutionnaire menée en septembre par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Lors de cet épisode, les « boys » de l’armée régulière qui ont contribué à faire échouer les plans du RSP ont pris le contrepied de certains de leurs hiérarques soupçonnés d’avoir soutenu les putschistes. Les tensions héritées de cette époque restent aujourd’hui extrêmement vives et les jeunes officiers ne cachent pas leur exaspération face à l’impunité de leurs ainés. Le 27 avril dernier, le chef d’état major des armées, Pingrenoma Zagré a notamment refusé de répondre à la convocation du juge militaire qui doit l’interroger sur son rôle durant le putsch. Un brouhaha qui nuit fortement à l’efficacité de l’armée censée assurer la sécurité du pays situé au coeur d’une zone sahélienne extrêmement agitée.