Le 4 avril, le président Denis Sassou N’Guesso qui depuis trente deux ans dirige ce petit pays pétrolier, a été réélu à la suite d’un scrutin contesté par l’opposition. Lors d’une conférence de presse, l’ancien ministre du pétrole Benoit Koukébéné, a dressé un bilan alarmant de la situation.
Le sort du général Mokoko
Le principal concurrent du président sortant, le général Jean-Marie Michel Mokoko est aujourd’hui encerclé à son domicile par les forces gouvernementales. Durant sa conférence de presse, l’ancien ministre du pétrole, Benoit Koukébéné, a réussi à joindre au téléphone le général Mokoko qui a déclaré. « Au risque de ma vie je vais continuer à me battre ».
Les conditions de l’élection
Le 20 mars le président sortant l’emportait avec un score de 60% des voix dès le premier tour des élections. « Un coup d’Etat électoral », a dénoncé Benoit Boukébéné. Toutes les communications avec l’extérieur ont été coupées, téléphone et internet, pendant cette parodie de démocratie. Selon un article du Monde, les Etats-Unis ont exprimé leur déception au regard « des irrégularités généralisées et des arrestations de soutiens de l’opposition dans la foulée des élections ».
Le niveau de la répression
Des images insoutenables ont montré la répression sanglante des opposants, que ce soit au sud de Brazaville ou dans la province du Pool. « Dans mon pays les portes sont closes (…) on y massacre à huit clos » affirme Koukébéné. Intimidations, faux procès, arrestations, assassinats, massacres tous les moyens sont bons pour que la « tyrannie » se maintienne en place. Les populations civiles du Pool ont été bombardées à l’arme lourde; 17 morts dans le Sud de Brazzaville selon le bilan officiel entre le 3 et le 4 Avril. Sassou a des armes chimiques affirme Koukébéné et est susceptible de les utiliser contre son peuple.
Une opposition divisée
L’ancien ministre en exil à Paris apporte son soutien au général Jean-Marie Michel Mokoko qui représente à ses yeux la seule alternative crédible. « Il faut travailler ensemble pour bâtir une nation congolaise unie, fière et forte » explique-t-il. Bien que certains opposants comme Kolelas aient appelé à respecté les résultats du scrutin, l’ancien ministre du pétrole reste déterminé. Le hold up électoral ne durera qu’un temps. « Il faut opposer à la tyrannie la force populaire » déclare-t-il.
L’état d’esprit de l’armée
Il existe une armée régulière républicaine au Congo. Le problème, a estimé Koukébéné, c’est qu’elle est » quasiment désarmée ». En effet ce sont les milices de Sassou ainsi que la police qui possèdent des armes et sèment la terreur depuis le coup d’Etat de 1997.
La sortie de crise
« Voilà des années que nous essayons sans succès de dialoguer avec Sassou », qu’il qualifie de « tyran ». « Au Congo soit vous êtes avec Sassou, soit vous être contre lui ». Pour sortir de la crise politique, l’opposant aimerait privilégier le dialogue. Il n’écarte pas pour autant l’hypothèse de « l’insurrection armée » comme dernier recours.