Une étude statistique effectuée en 2021 atteste que 42,6% des libanais fument. Un chiffre alarmant dans un pays où le système de santé est en plein effondrement et où les médicaments essentiels deviennent de plus en plus chers. Quand ils ne sont pas en rupture de stock et donc inaccessibles.
Plus de 42% de la population libanaise est tabagique. C’est ce qui ressort de l’étude statistique effectuée en 2021 par worldpopulationreview.com, un site qui a pour objectif de rendre les données démographiques complexes sur les populations, pays et régions plus simples et accessibles. Cela classe le pays du Cèdre en sixième position au palmarès des dix pays affichant le taux le plus élevé de tabagisme dans le monde.
Une loi non appliquée
Tous ces chiffres ne sont pas surprenants, alors que la loi 174 qui prévoit l’interdiction de fumer dans les lieux publics fermés, entrée en vigueur le 3 septembre 2012, tarde à être appliquée. « C’est un constat triste et inquiétant », confie Mirna Waked, spécialiste en maladies pulmonaires. « Ce fléau vient s’ajouter à la situation catastrophique du pays, poursuit-elle. Malheureusement avec la pandémie de Covid-19 qui dure depuis plus de deux ans, la surveillance des patients à risque de développer des maladies liées au tabagisme a nettement baissé. Sûrement, lorsque la pandémie finira, nous aurons à traiter un grand nombre de personnes souffrant des conséquences du tabagisme. »
Médicaments en route pour le pays
Des chiffres alarmants dans un pays où le système de santé est en plein effondrement et où les médicaments essentiels deviennent de plus en plus chers ou sont en rupture de stock et souvent inaccessibles. Les Libanais sont souvent contraints de faire appel à des proches ou des connaissances restées à l’étranger pour se procurer des médicaments. « Depuis novembre dernier, les subventions en devises étrangères qui soutenaient le prix des médicaments importés pour traiter les maladies chroniques sont partiellement levées », affirme le Courrier international. Mais le ministre libanais de la Santé Firas Abiad l’a assuré samedi 8 janvier : des médicaments pour le cancer et les maladies chroniques, en rupture de stock sur le marché local, arriveront bientôt dans le pays, et que « de grandes quantités de lait pour nourrisson seront livrées la semaine prochaine aux pharmacies.