L’instance libyenne de contrôle des élections vient de clôturer les inscriptions de l’élection présidentielle qui devrait se tenir dans un mois sous la pression notamment de la diplomatie Américaine. sous réserve que les appels nombreux au boycott ne soient pas entendus
Une centaine de candidats, dont deux femmes, ôurraient se présenter à l’élection présidentielle libyenne. Parmi les plus sérieux, on note la présence de Seif Islam Khadafi, le fils de l’ancien président, du maréchal Haftar, l’homme fort de l’est libyen, de Khaifa Alghouil, soutenu par des structures tribales et de l’actuel Premier ministre Abdel Hamid Debeiba. Ce sont notamment les Américains qui poussent le plus à respecter le calendrier électoral.
Le sommet qui a eu lieu à Paris les 11 et 12 novembre auquel une trentaine de pays ainsi que des représentants de grandes institutions internationales ont assisté, a apporté une caution certaine à l’ensemble du processus.
Premier souci, la démission surprise de l’émissaire de l’ONU, Jan Kubis, rend le soutien de la communauté internationale plus hypothétique. Il semble que le conseil de sécurité soit divisé sur la localisation à Genève de la délégations à l’ONU. Autre problème, des groupes contestent la candidature du maréchal Haftar jugé trop clivant et trop proche de certains intérêts étrangers notamment égyptiens et émiratis
Des appels au boycott
« Les trois principales candidatures sont celles de Seif Al-Islam pour les nostalgiques du régime Kadhafi et aussi d’une Libye stable et souveraine. Il y a Haftar qui est attirant pour les prometteurs de l’ordre et la sécurité. Enfin, il y a Dabeiba qui attire les prometteurs d’une gouvernance économique libérale, pragmatique », estime Jean-Louis Romanet Perroux, directeur de Napi, une ONG dont le but est de renforcer la gouvernance participative en Afrique du Nord.
Aucun de ces candidats n’est pourtant en mesure de se déplacer dans l’ensemble de la Libye. Avec ces candidatures clivantes, ce calendrier serré et cette loi électorale controversé, le processus électoral est en danger selon Jean-louis Romanet Perroux.
Pour l’heure, les conditions pour des élections libres et crédibles ne semblent pas réunies. Misrata, Zaouia et plusieurs autres villes, par la voie de leur conseil de notables, ont déjà lancé des appels au boycott. Et des centres de vote ont été fermés, notamment à Zaouïa, Gharian, Khoms et Zintan, par opposition à certaines des candidatures déclarées mais aussi pour protester contre les lois électorales passées en force au Parlement de Tobrouk et taillées sur mesure pour les prétendants de l’Est.
Les habitants de la Cyrrénaïque sont, eux, muselés depuis des années, la région étant sous la férule du maréchal Haftar. Le média Libya Observer rapporte ce dimanche 21 novembre des informations révélées par le journal Al-Quds Al-Arabi, basé à Londres, selon lequel Khaled Haftar, un des fils du maréchal Haftar, à la tête d’une des milices, contraint les combattants à remettre leurs cartes d’électeurs en échange de leurs salaires.
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